Chapitre 47

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Chaima les attendait à l'entrée du campement. Un très grand soulagement se peignit sur son visage en prenant la place de l'inquiétude et ce, dès qu'elle les vit arriver au loin. Elle dut se retenir de ne pas courir vers eux telle une désespérée. Elle était soulagée de voir Bobbie en vie. À peine cette dernière était-elle descendue du pur-sang que Chaima l'agressa exactement comme l'aurait fait une amie désespérée.

– Comment as-tu pu me faire ça ? J'étais morte d'inquiétude à l'idée qu'il te soit arrivée malheur. Comment aurais-je fait pour expliquer une telle tragédie à ma mère et à ma sœur ? Tu peux me le dire ?!

Elle s'était mise à la tutoyer sans même s'en rendre compte et la secouait presque comme un vulgaire prunier.

– Chaima, doucement. Je suis désolée, d'accord ? Je suis désolée, s'excusa Bobbie penaude en tombant sur son regard larmoyant.

– Viens là.

La seconde d'après, elle se retrouva dans les bras de son amie qui ne s'était pas encore rendu compte de la présence du chat sauvage. Écrasé entre leur deux corps, ce dernier montra son mécontent en feulant. Chaima s'écarta aussitôt de Bobbie mais sans lâcher ses épaules.

– Oh mon Dieu ! Mais qu'est-ce-que tu fabriques avec un chat ?

– C'est une longue histoire, répondit-elle vaguement en grattant les oreilles de son nouvel animal de compagnie et ce, sous le regard attentif du roi resté silencieux.

– Il est tellement mignon !

Le chat qui n'avait pas encore de nom observa Chaima avec ses yeux aux pupilles verticales. Il se mit à gesticuler pour s'enfuir et partir à l'exploration mais Bobbie le maintenait prisonnier dans ses bras tant bien que mal.

– Où l'avez-vous trouvé ?

– Dans le désert. Il m'a sauvé d'une...

Sachant pertinemment bien que sa maîtresse allait faire l'éloge de ce foutu animal errant, Hakim s'empressa de les laisser pour regagner sa tente. Il confia le cheval à deux hommes de Hassan puis s'en alla en laissant le libre arbitre à Bobbie de le suivre ou de le rejoindre plus tard. En effet il était d'une humeur grincheuse et sombre. Et pour cause, ce maudit chat l'avait griffé dans le dos tout au long du chemin. Bobbie l'avait défendu contre le roi en prétextant qu'il était nerveux et mal à l'aise. Ce félin n'était certes pas habitué à ce genre de voyage mais était-ce une raison pour le blesser jusqu'au sang ? Il ne manquerait plus qu'il choppe une infection à présent. Il fallait vraiment que Hakim désinfecte ces griffures.

Ignorant les regards interrogateurs que lui lançaient ses hommes qui se demandaient sûrement ce qui était arrivé au dos de sa longue tunique sombre à présent déchiquetée en lambeaux à ce niveau, il se dirigea vers sa tente avec le visage complètement fermé. Il croisa Hassan mais le rembarra poliment en lui disant que ce n'était pas le moment.

– Pas maintenant Hassan. J'ai d'abord besoin de me laver.

Le voyage l'avait également sali.

– Je comprends. Je suis ravi de voir que tu l'as retrouvée, il ajouta en regardant en direction de l'australienne retenue par Chaima.

– Moi aussi, soupira le cheikh.

Il était heureux de l'avoir retrouvée même s'il aurait préféré la ramener sans cet animal indésirable. Il laissa Hassan, souleva le lourd rideau de sa tente et s'y glissa. L'odeur de Yasmina avait disparu et c'était tant mieux. Hakim se déshabilla, tourna la tête et baissa les yeux pour essayer de voir les dégâts causés par le chat satanique. Il allait d'abord lui falloir une douche pour se débarrasser de cette sensation de souillure.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now