Chapitre 12

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Le regard de Hakim était sévère mais également inquiet. Même si entendre sa maîtresse parler à ses hommes sur un ton impoli l'avait énervé, il n'en demeurait pas moins soulagé de la voir saine et sauve. Il préférait largement la voir insolente plutôt que pétrifiée par la peur ou en état de choc. Il pouvait également comprendre que Bobbie soit sur les nerfs au point d'en devenir invivable et agressive envers tout tierce personne y compris lui-même. Tout ceci était de sa faute et il espérait pouvoir freiner cette catastrophe.


Pour sa part, si la brune fut surprise de le voir aussi vite, elle n'en montra rien. Au contraire, elle semblait prête à l'assommer avec la poêle qu'elle refusait de lâcher.


Sans demander l'autorisation, il fit son entrée. La jeune femme nota l'accoutrement majestueux du Cheikh. Elle n'aurait jamais pensé le voir habillé de la sorte un jour. Au fond d'elle, elle était sous le charme et émerveillée. Mais ça ne faisait que lui rappeler à quel point Hakim l'avait dupée en lui cachant ce qu'il était réellement. Lui aurait-il tout dit un jour ou serait-elle éternellement restée sa maîtresse secrète ?


– Ainsi donc tu es souverain.


Tandis qu'il gardait le silence, elle fit promener ses yeux sur lui de haut en bas et vice-versa en le narguant effrontément.


– Comment dois-je t'appeler maintenant ? Mon roi ? Sire, Potentat suprême des émirats, Sultan du désert ? Commandant en chef des armées Khayatiennes ? Cheikh al-Din Jalal ou encore Altesse ?


Son comportement fendit le cœur du souverain car il ne reconnaissait plus la femme qu'il chérissait de toute son âme.


– Qalbi*...


– NE ME TOUCHE PAS !!! elle cria en reculant vivement lorsqu'il essaya de la toucher.


La mâchoire carrée et barbue de Hakim se contracta sous l'effet de ce rejet aussi retentissant que cuisant. Une pénible douleur et une colère âpre se répandirent dans ses veines. Avec une voix calme mais froide, il demanda à Kader de sortir. Celui-ci s'inclina légèrement avant de s'exécuter. À présent seule face à Hakim, Bobbie se sentit effroyablement vulnérable. Elle tremblait imperceptiblement et son amant le remarqua.


– N'aie pas peur de moi Habibti. Je suis toujours le même Hakim.


– Non. À mes yeux, tu n'es plus lui. Et tu sais pourquoi ? Parce que tout n'était qu'un tissu de mensonge !


– Par Allah..., jura le cheikh retenant tant bien que mal son irritation. Bobbie insulte-moi, traite-moi de tous les noms si cela peut t'apaiser mais je t'interdis de dire que tout n'était que mensonge !


– Là, j'ai vraiment du mal à croire en la sincérité de notre liaison. Quand l'homme avec qui tu couches depuis des mois et que tu croyais connaître s'avère être un menteur qui te dissimulait qui il est en réalité c'est pas bon signe, tu vois ? Il a fallu que je découvre la vérité dans un magazine. Un magazine ! À présent je passe pour une arriviste en plus.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now