Chapitre 25

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Allongée nue sur une natte posée à même le sol, Bobbie laissait Sania masser sa chute de reins. Le menton appuyé sur ses mains posées l'une sur l'autre sous sa tête, elle fixait droit devant elle en soupirant d'aise de temps à autre. La pièce embaumait l'encens et l'odeur de fleurs d'orchidées dégagée par l'huile de massage. Son corps étaient luisants sous la lumière. Ça faisait deux jours que Sania la soumettait à ce traitement matin, midi et soir. Bobbie adorait ces séances. Au début elle avait été extrêmement gênée lorsque la nourrice lui avait dit de se mettre entièrement nue. Le visage rouge, elle s'était timidement exécutée mais non sans cacher pudiquement sa poitrine et son pubis avec ses bras. Sania avait alors ricané en disant qu'elle était elle aussi une femme et que Bobbie n'avait donc pas à se cacher. Elle avait dit que l'australienne ne devait pas avoir honte de son magnifique corps. Bobbie s'était laissée faire. Au bout de deux séances, elle avait commencé à se dévêtir naturellement et avec empressement. Sania avait de réels doigts de fée auxquelles Bobbie était devenue accro.


En deux jours, rien d'extraordinaire ne s'était passé. Surtout que Hakim l'avait laissée sans nouvelles. Ce mufle allait l'entendre, s'était-elle promis.


D'abord, elle n'avait plus recroisé la vilaine reine et elle remerciait les cieux pour ça. Il ne fallait surtout pas que Ruqayya dissipe l'aura pure dans laquelle baignait Bobbie avec ses ondes négatives et réduise à néant les efforts de Sania. Pour ce faire, Bobbie avait rarement quitté sa chambre. Et quand elle était seule, elle prenait toujours soin de fermer sa porte à clé. C'est Sania qui lui avait conseillé cela sans qu'elle ne comprenne trop pourquoi. Ruqayya n'allait quand-même pas entrer clandestinement dans la pièce dans la nuit noire et l'étouffer avec un oreiller ! Si ?... Mais ce que Bobbie ignorait, c'est que Sania veillait sur elle comme une ange gardienne. La nourrice allait même jusqu'à préparer elle-même les repas de la concubine. Qui sait si Ruqayya n'était pas capable de soudoyer un des cuisiniers royaux pour qu'il mette quelque chose de nocif dans les repas de l'innocente jeune fille et ce, juste pour nuire à sa santé. Sania était très vigilante, surtout après les menaces -à peine voilées- proférées par la reine.


Ensuite, Bobbie avait pu parler à Dustin. Celui-ci avait reçu la visite de Magdalena et avait aussitôt contacté son amie en composant ce numéro qui appartenait en réalité à Hakim. L'androgyne n'avait pas été content d'apprendre que la fille qu'il aimait toujours avait quitté le pays sans l'avertir et avec l'arabe qui plus est. Il avait été encore moins ravi de savoir qu'à présent elle se trouvait dans un autre pays et sur un territoire inatteignable pour lui.


Bobbie n'était pas obligée de le faire mais avait quand pris son temps pour lui expliquer les circonstances dans lesquelles elle avait dû partir. On l'avait un peu contrainte après tout. Mais à présent elle ne regrettait pas d'avoir quitté l'Australie. Le Khayat était le paradis sur terre... si on excluait les conséquences des agissements de Majid bien-sûr.


Malheureusement pour Dustin, il ne pouvait rien y faire, il ne pouvait que souffrir de cette perte. Hakim lui avait définitivement arraché Bobbie. Bien entendu il ne fit pas part à la jeune femme de cet aspect de son ressentiment. Après tout il lui avait menti en lui affirmant être passé à autre chose et ne plus l'aimer comme avant. Sans que Bobbie ne le sache, le jeune homme se maudit pour ne pas avoir insisté un peu plus auprès d'elle. À présent il n'avait que son téléphone pour pouvoir écouter la voix de la femme de sa vie, femme qu'il savait intouchable depuis que ce maudit cheikh était entré dans la vie de Bobbie.

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant