Chapitre 51

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L'après-midi touchait à sa fin quand le convoi rentra enfin au pays. Bobbie avait adoré retrouver cette terre qui n'était pourtant pas la sienne. Elle avait aimé traverser la place publique dans la voiture de Hakim comme au premier jour lors de son arrivée précipitée.

- Soyez les bienvenus.

- Merci Furkan, répondit le roi en lui serrant la main comme il ne le faisait avec personne d'autre parmi ses autres ministres.

Accompagné de ces derniers, le légat en chef était venu les accueillir sur l'esplanade du palais.

Du coin de l'œil Bobbie vit Chaima s'arranger les cheveux, allant même jusqu'à les balancer un peu trop brutalement comme l'aurait fait une femme fatale. Heureusement qu'un foulard en couvrait une partie sinon ses cheveux auraient volé au vent en attirant ainsi l'attention de toute l'assemblée. L'homme à qui le geste était destiné ne sembla même pas la remarquer. Au lieu de ça, il dialoguait calmement avec le roi qui lui demandait si tout s'était bien passé durant son absence et s'il avait fait ce qu'il avait ordonné concernant Ruqqaya.

- Arrête, tu en fais trop ! lui chuchota-t-elle avec les yeux ronds.

- Quoi ?! fit la plus jeune sur le même ton bas.

- Tu devrais plus être préoccupée par le sort que nous réserve ta mère.

En parlant de Sania, elles la virent arriver telle une furie en dévalant les immenses marches du palais. Elle était suivie de près par son autre fille Yara, Nasrin et Abeer. Prise de peur par la sévérité peinte sur les traits de sa mère, Chaima se cacha derrière la maîtresse du roi même si elle n'allait pas échapper à une punition digne de ce nom.

Bobbie quant-à elle était toute pâle et tenait le chat devant elle telle un bouclier. C'était risible à voir. Elle était peut-être intouchable mais c'était elle la cause principale de tout ça, elle et son entêtement à suivre clandestinement Hakim.

Arrivée à leur niveau, Sania attrapa sa fille par les oreilles, l'humiliant ainsi devant tous, Furkan surtout.

- Viens par ici.

- Maman ! elle couina en se sentant être tirée loin de la concubine.

Sania la relâcha et se mit à la gronder tout en ayant les larmes aux yeux.

- Tu as envie de me tuer, c'est cela ? Imagines-tu une seconde ce que j'ai cru en découvrant que tu t'étais volatilisée du palais ?

- Je ne me suis pas volatilisée mère, j'étais tout simplement-

- Tais-toi !

- Sania, du calme ! intervint Hakim.

- Comment veux-tu que je me calme ? C'est scandaleux et honteux.

- Je suis désolée ! sa fille fit penaude en frottant son oreille meurtrie. Je ne pouvais pas laisser Bobbie partir seule. Je suis sa demoiselle de compagnie, mon rôle est de la protéger.

- La protéger ? Mais tu n'es pas un garde ! Une demoiselle de compagnie est sensé apporter à sa maîtresse tout ce dont elle a besoin et se plier à ses exigences, c'est vrai. Mais elle se doit également d'aller à l'encontre de ses ordres et d'agir en conséquence lorsque ces derniers sont peu judicieux. Tu aurais donc dû l'empêcher de partir au lieu de la suivre bêtement. Où as-tu mis les leçons que je t'ai apprises ?

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now