Chapitre 45

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Impuissante et puisqu'elle n'avait pas le choix, Bobbie se mit en position assise sur le sol avant de croiser les bras. Elle tourna son visage vers l'entrée de la grotte pour ne pas avoir à fixer Hakim. Elle ne voulait pas voir ses beaux yeux verts clair, sa cicatrice, ses lèvres charnues et ainsi faiblir devant lui.

– Tu es partie sans même me laisser le temps d'en placer une. Tu t'es précipitée dehors pour voler un cheval et fuir comme une voleuse !

Elle lui lança un coup d'œil furibond et outré. Venait-il vraiment de la traiter de stupide alors que tout était de sa faute ?

– Alors c'est moi la blâmable de l'histoire maintenant ? Bravo, de mieux en mieux.

Hakim respira lourdement avant de s'expliquer.

– Je suis entrain de te dire à quel point tu as été irréfléchie. Le désert n'est pas un terrain de jeu. Il est dangereux, même pour une personne aguerrie comme moi. Tu imagines ce qui se serait passé si je ne t'avais pas retrouvé à temps ? Tu aurais fini déshydratée avant que des charognards ne viennent se nourrir de ta chair. D'ailleurs il y avait une vipère morte à tes côtés, j'espère que tu te souviens de ça.

– Un chat m'a en quelque sorte... sauvée.

– Et si ce félin n'était pas intervenu ?

Elle frisonna de peur en sachant qu'il avait raison mais retrouva vite un semblant de dignité. Elle lui devait certes la vie mais n'allait pas lui baiser les pieds pour autant. C'était elle la victime de sa tromperie.

– Tu ne peux pas toujours n'en faire qu'à ta tête. Tu vois où ta bêtise nous a menés ?

– Ma bêtise ?! Oui, je suis partie. Et alors ? Tu espérais quoi ? Tu croyais que j'allais rester sous ta tente pour vous regarder faire votre petit show sexuel ? elle railla sinistrement en fixant obstinément le dehors toujours aussi menaçant. Et bien figure-toi que non, j'ai ma dignité. Il fallait que je m'éloigne le plus loin possible de vous pour ne pas vous tuer tous les deux. Et sache que je ne compte pas te pardonner. Oh ça, tu peux faire une croix dessus parce que toi et moi c'est fini.

Nullement impressionné par sa menace, Hakim alla s'emparer de sa gourde et la lui tendit.

– Tout le monde a droit à une présomption d'innocence Bobbie. Tu ne crois pas ?

– Présomption d'innocence, tu parles ! feula Bobbie en lui arrachant l'outre des mains. Il est vrai que la culpabilité ne peut être reconnue tant qu'elle n'a pas été prouvée. Mais tu oublies un détail : je vous ai vus de mes propres yeux. Alors par pitié, épargne-moi de cette histoire de présomption.

Elle se mit à boire quelques gorgées pour étancher sa soif puis lui tendit brutalement l'eau.

– Tu as vu ce que tu voulais voir, tu as vu ce que Yasmina voulait faire croire ! rétorqua Hakim en récupérant l'objet encore à moitié plein.

Elle s'était arrêtée à la première conclusion, celle qui était la plus facile. À présent elle refusait de démordre sous prétexte qu'il était le connard de l'histoire. Le roi était fortement déçu. Il savait que toutes les preuves étaient contre lui mais il pensait que sa maîtresse le connaissait assez bien pour savoir qu'il serait incapable de faire une telle erreur.

Furieuse d'être prise pour une conne, Bobbie se redressa de toute sa petite taille. Elle dut lever considérablement le visage vers lui pour l'affronter visuellement mais même si elle se sentait ridicule face à ce géant, elle n'en perdit pas moins son audace et son air farouche.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now