Chapitre 40

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La nuit était tombée depuis longtemps déjà. Le firmament était sombre mais l'oasis brillait à travers ce désert obscur comme un phare en pleine mer. Deux grands feux de camp avaient été allumés pour réchauffer tout le monde. En effet les nuits désertiques étaient plus fraîches que les journées, c'était connu. Bobbie s'était munie de son châle afin de se couvrir avec. Après s'être un peu reposée, les deux femmes avaient pris leurs bains puis avaient rejoint le lieu des festivités.


Du côté des femmes, ça chantait et dansait. Le rythme et la mélodie des percussions étaient entraînants. Cela rappela à Bobbie qu'elle était venue sans son violon. Son instrument lui manquait. Elle avait beaucoup hésité avant de l'abandonner dans sa chambre tôt ce matin. Ça aurait été encombrant.


On les invita à danser. Si Bobbie refusa l'offre par timidité, Chaima elle autre ne s'en priva pas du tout. Bobbie s'amusa beaucoup en la voyant sautiller et virvolter autour du feu. Nasrin avant raison en disant qu'elle avait deux pieds gauches en matière de danse. Ce n'était pas qu'elle était disgracieuse, au contraire. Elle y mettait juste de la comédie et des mimiques faciales qui donnaient l'impression qu'elle s'en foutait de mal danser. Et c'était le cas. Chaima était de ceux qui dansaient avec insouciance et joie du cœur. Rien que pour ça, elle était belle et rafraîchissante à regarder. Elle ne se dandinait pas pour plaire, elle le faisait pour se libérer de toute tension intérieure. Bobbie l'enviait un peu pour ça. Elle autre, elle n'avait pas cette capacité d'exorciser ses démons en dansant. Ses seuls alternatives et solutions étaient le violon... et Hakim.


Rien semblait pouvoir détruire le mental joueur de Chaima. Rien, sauf Furkan. Bobbie espérait que ce dernier allait cesser de faire souffrir Chaima à force de l'ignorer de la sorte. Elle méritait d'être heureuse.


À quelques mètres de là, les hommes quant-à eux étaient un peu plus calmes. Assise aux côtés de sa servante à même une natte, Bobbie regarda en direction de Hakim. Elle ne faisait d'ailleurs que ça depuis qu'elles avaient rejoint le groupe. Chaima qui était revenu de sa séance de danse sourit en remarquant son cinéma. Elle se pencha vers elle et lui parla à voix basse afin de ne pas être entendue par une oreille indiscrète.


– Vous allez le rejoindre après la fête ?


– Il me l'a proposé, bafouilla Bobbie en remerciant le feu qui cachait la rougeur de ses joues.


– Vous avez dit oui j'espère.


– Non.


– Vous avez refusé de passer la nuit avec lui ?! elle s'ecria scandalisée.


– Moins fort !


Bobbie lança un regard aux alentours. Personne ne semblait les avoir entendu. À quelques pas d'elle, une vieille bédouine chantait toujours et d'autres femmes l'accompagnaient de temps en temps.


– Je lui ai dit que j'allais y réfléchir.


L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now