Chapitre 23

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Bobbie pâlit instantanément en manquant de partir à la renverse. En effet elle s'attendait à tout sauf à ça. Hakim ne lui avait jamais parlé de ses parents alors elle avait naïvement supposé qu'ils étaient peut-être morts et qu'il n'aimait tout simplement pas en parler.


Aujourd'hui voilà que cette nouvelle découverte à laquelle personne ne l'avait préparée lui tombait drûment sur la tête. Comment devait-elle se comporter devant une telle reine, elle qui n'était qu'une roturière venue d'ailleurs ? Elle l'ignorait. Cependant elle se dit que la moindre des choses serait de se rattraper pour avoir parlé avec effronterie.


La reine dont le regard gris était accentué par de lourdes traces de khôl parfaitement dessinés joignit ses mains et entrelaça ses doigts sous sa poitrine avec le dos droit dans une posture pleine sérénité aristocratique. Cela ne fit que perturber un peu plus la brune.


- Je... Majesté... Hakim ne m'a jamais dit... Il ne m'a jamais parlé de vous.


Son humilité ne fit ni chaud ni froid à la l'impératrice arabo-berbère. Elle conserva donc sa froideur à son égard.


- Ça ne m'étonne guère. Comment aurait-il pu parler de moi à une femme lui servant juste de passe-temps.


Bobbie se retint fermement pour ne pas la gifler ou l'insulter. Non, elle n'était pas un passe-temps pour le roi. Sinon il l'aurait abandonnée à son sort en Australie et entre les mains de ces journalistes. Il n'aurait pas fait marche arrière pour venir la sauver si elle ne comptait pas un temps soit peu pour lui. Cette femme était juste une mère jalouse et possessive.


- Il ne vous épousera pas alors faîtes-moi plaisir et pliez vos bagages. Retournez d'où vous venez sinon l'humiliation qu'il vous infligera vous tuera. Prenez-le comme un conseil amical. Je connais mon fils, il a besoin d'une femme avec des principes et des valeurs. Je suppose qu'avec vous, on ne devra pas s'attendre à voir du sang sur le drap nuptiale le lendemain des noces.


Bobbie s'étouffa aussitôt à l'entente de ces mots. Elle n'avait jamais considéré cet aspect de la chose. La religion musulmane accordait beaucoup d'importance à ce détail et elle se retrouvait donc pénalisée. Ruquayya ne lui laissa aucun répit, enchaînant ainsi les critiques et les médisances à l'égard de la maîtresse de son fils.


- Il lui faut une épouse précisément née pour gouverner à ses côtés et non une étrangère arriviste qui ne sait rien de nos coutumes.


Se rendait-elle compte qu'elle était entrain d'insulter les anciennes reine étrangère qu'avait connu le Khayat ?


- Arrêtez, vous ne savez pas ce que vous dîtes ! Vous ne me connaissez même pas, alors de quel droit me jugez-vous ? Je ne suis peut-être pas une femme de la bourgeoisie arabe, je n'ai peut-être pas le sang de princesse comme vous semblez tant le désirer pour votre fils, mais cela ne fait pas pour autant de moi une arriviste, encore moins une dévergondée... Majesté, cracha Bobbie en prononçant le dernier mot avec un dégoût difficilement contenu.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now