Chapitre 31: Enfance

25 4 14
                                    

Comme promis, je revins le lendemain aux aurores pour commencer mes recherches. Cependant, ce jour-là, ce ne fut pas Soichiro qui m'accueillit, mais trois apprentis sorciers — je n'avais pas d'autres noms pour les décrire — autour de la grande table.

Ils ne semblaient pas m'avoir entendue rentrer tant ils étaient occupés par leur expérience, visiblement passionnante.

Le groupe se composait des trois personnes que j'avais vues sortir en brancard la veille : Un garçon aux airs abrutis, coiffé de façon ridicule à l'air dérangé vêtu d'une blouse blanche trop grande pour lui, un autre plus baraqué, au visage carré et aux cheveux en bataille retenu par un bandeau pourpre, et enfin, une jeune fille de dix-sept ans, à la longue chevelure châtain, s'exprimant dans un langage fleuri.

Intriguée, je m'approchai d'eux pour voir de plus près leur étrange expérience.

Je me figeai. Le bécher était rempli d'une substance noire et pétillante, légèrement acide, plus communément appelée Coca-Cola. Le garçon au bandeau tenait dans sa main un tube de mentos tandis que le crétin de la bande jouait joyeusement avec du sodium solide.

— Dites, vous êtes sûrs que c'est une bonne idée ? hasarda le balafré. Parce qu'hier on a bien failli...

— On ne contredit pas Édouard Delacour, le scientifique qui va révolutionner le monde ! Flore, ma chère, sœur, verse l'explosif dans la solution, je te prie !

— Si tu continues à me parler sur ce ton, c'est la solution que je vais verser sur toi, sombre crétin.

Sans précaution, aucune, la jeune fille se saisit des deux bombes pour les lâcher au-dessus du bécher. Avec une réactivité surhumaine, je m'emparai de cet engin de mort et le jetai contre le mur, juste avant que les deux composés n'entrent en contact avec le coca.

Les trois fous regardèrent longuement leur expérience s'écouler sur le sol avec des regards dépités sans comprendre ce qui venait de se passer.

— Non, mais ça ne va pas, vous trois ! m'écriai-je, rouge de colère, le cœur battant à tout rompre. C'était quoi cette expérience ? Vous vouliez faire sauter l'île ou quoi !

— Eh bien, c'était une possibilité évoquée par Masamune, oui, me répondit naturellement la fille en haussant les épaules.

— Selon mes calculs, seul cet endroit aurait sauté, mais grâce au canalisateur d'énergie d'Édouard nous aurions pu avoir de quoi alimenter toute l'école pendant une semaine !

— Et toi, jeune fille aux cheveux de paille, qui es-tu pour venir interrompre cette expérience de la plus haute importance ? me demanda l'abruti en chef d'une voix excessivement grave.

Je soupirai et pris au maximum sur moi. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer, une épreuve à surmonter si je désirais mener à bien mes recherches. Je devais rester calme et faire comme si tout était normal.

— Je m'appelle Violette Leblanc. J'ai intégré votre asi... euh, je veux dire votre club hier, je suis ra... ra... ravie de vous rencontrer.

Chaque mot que je prononçai était un supplice. Je n'avais qu'une envie, m'éloigner au plus vite d'eux.

— C'est étrange. Personne ne nous a parlé d'un nouveau membre. Serais-tu... une espionne de la NASA, jeune fille ?

Je me retins de frapper au visage cet abruti qui commençait à me taper sur les nerfs.

— Allons, Édouard, pour l'amour du ciel, tous les élèves de cette école ne sont pas des espions de la NASA ! s'écria Flore.

Comme deux atomes intriquésWhere stories live. Discover now