Son Souffle Mortel - Tome 2 {Yoonmin}

• Chapitre 5 •

Chapitre 5
_un atome d'hypocrisie_

Hoseok se trouvait sur le toit du bâtiment principal du laboratoire. Son stage avait commencé depuis presque un mois maintenant et il commençait enfin à comprendre comment les scientifiques procédaient pour trouver un remède et récupérer toujours plus de nouvelles informations. Au début de l'année dernière, ils avaient réussi à confectionner une nouvelle échappatoire pour Yoongi : une gélule qui, le temps de quelques heures, lui procurait les mêmes effets que son collier le jour. Il lui était alors possible de sortir la nuit sans craindre d'attirer les passants comme des abeilles autour d'un pot de confiture. Le processus pour produire cette gélule était très complexe, son protocole exigeant, avec une formule bien précise si bien qu’à ce jour, l'équipe en avait créé à peine une dizaine. Bien évidemment chaque création s'accompagnait d'échecs et d'imprévus. Même en suivant la « recette » à la lettre, certaines étaient inutilisables et il fallait tout recommencer.

Hoseok posa ses avant-bras sur la rambarde. D'ici, il pouvait observer la quatre voies qui longeait la propriété et la petite station-service de l'autre côté de la route, à laquelle on accédait par un pont. Sous le ronronnement des voitures qui passaient, il entendit quelqu'un monter les escaliers extérieurs pour le rejoindre.

-Il y avait plus de lait dans le frigo pour ton chocolat chaud, je t'ai rapporté un jus, ça ira ? Demanda l’homme. J'avoue avoir la flemme d'en chercher à la station-service.

Il tenait dans ses mains deux petites bouteilles de jus de fruit. Ses cheveux blancs comme neige étaient malmenés par le vent et cachaient parfois ses yeux. Byun Baekhyun était son tuteur lors de son stage. Il le suivait dans ses expériences, réalisait la plupart de ses comptes-rendus et l'aidait lors de tâches plus simples, pour ses recherches. Hoseok n'avait jamais été très proches du groupe de scientifiques. À vrai dire il ne les avait rencontrés que quelques fois en accompagnant Yoongi ou lorsque Namjoon et Seokjin les invitaient tous à manger à la maison. Les premières impressions qu'il avait eues d'eux n'avaient pas tant changé : Suhyun était plutôt calme et attentionnée, Chaewon une grande gueule qui riait fort et qui lui faisait presque peur lorsqu'elle devenait sérieuse. Baekhyun était de loin celui avec qui il s'entendait le mieux – les longues heures passées ensembles jouaient énormément. C'était un éternel blagueur, une vraie commère qui aimait parfois trainer à la station-service pour glaner quelques potins de voyageurs. Rires et pauses bonbons, Hoseok ne pouvait espérer mieux. Cependant, une fois que le scientifique avait décidé de travailler, le temps n'était plus aux enfantillages et il redevenait sérieux, précis, perfectionniste ; rien n'échappait à son œil de lynx. Hoseok appréciait apprendre auprès de lui. Seul Minho restait encore énigmatique. Il ne le voyait pas vraiment en dehors des réunions. Les rares fois où il se joignait à eux le midi il restait silencieux, parfois trop plongé dans ses pensées pour participer aux commérages. Il gardait à ses yeux son image intimidante.

-Comment va Yoongi ? Demanda Baekhyun en apportant la bouteille à ses lèvres.

-Ça va, il est toujours perturbé par sa rupture avec Jimin. Au lieu d'en parler il se plonge dans les études.

Baekhyun hocha doucement la tête. Les sourcils légèrement froncés pour protéger ses yeux du soleil, il regardait la campagne qui s'étendait devant eux. La bouteille sur la rambarde, il farfouilla dans les poches de sa blouse.

-Tiens.

Il lui tendait deux sucettes.

-Il y en a une à la fraise pour Yoongi.

Hoseok esquissa un large sourire en les prenant. C'était presque devenu un petit rituel entre eux, Baekhyung lui confiait la préférée du garçon pour qu'il puisse la lui donner à son retour à la colocation. Ce geste avait peut-être l'air de rien mais c'était une petite attention que Yoongi appréciait, cela lui redonnait toujours le sourire. Hoseok essaya tant bien que mal de déchirer le plastique autour de sa sucrerie. Il fit la moue : il avait beau essayer de gratter, il n'arrivait pas l'ouvrir.