Pardonne-moi Emilie

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Cela faisait exactement une semaine que je n'allais pas à l'école prétextant que j'étais malade. Je craignais l'idée de revoir mes camarades.  Même s'ils étaient sûrement passés à autre chose, je redoutais le moment où j'allais devoir les confronter. Je comptais rester cloîtrée sur mon lit un jour de plus, cependant j'avais évaluation et j'étais dans l'obligation de me rendre à l'école.

Mon cœur ne cessait de trembler. Personne n'avait cherché à avoir de mes nouvelles mis à part Caroline. Même si je n'étais pas vraiment malade, elle était venue me rendre visite deux fois en cette semaine. Ressentant le besoin de me confier à une amie, je lui avais raconté tout ce qui s'était passé ce jour là avec Calvin. Elle m'avait demandé d'en parler à Emilie mais où était le courage?

J'étais arrivée à l'école, la musique  résonnant dans mes tympans. J'avais pris l'engagement de me faire la plus discrète possible. Mais pas de chance pour moi, j'étais arrivée en retard ce qui fit de moi le centre d'attention une fois que le professeur m'autorisa à entrer.

Tous les regards étaient braqués sur moi, je voyais Anaba rire avec ses copines, mais ce qui me fit le plus mal était de voir Emilie et Caroline assises à leur côté. Je me dirigeai sur ma place malheureuse et à peine je pris place, que Franck et Miguel commencèrent à me taquiner, en me rappelant la manière dont Théreso et moi nous étions embrassés.
Quelques minutes après mon arrivée le concerné arriva. Il entra sans cogner et ne prêta absolument pas attention aux sermons du professeur. Il s'assit près de moi en silence et aussitôt mon cœur se mit à battre à mille à l'heure. Toutes les scènes de notre baiser ne cessaient de refaire surface sous forme de flashback. Le contempler discrètement m'avait manqué, son parfum doux et enivrant m'avait manqué, les sensations qu'il me procurait m'avaient aussi manqué.

Lorsque le prof présent sortit, celui avec qui nous avions Contrôle continu entra avec un énorme sac sur son dos. Il déposa celui-ci sur la table qui lui était réservée, puis il se plaça au milieu de tous.

-Bonjour chers étudiants, le contrôle continu d'aujourd'hui est annulé.

Tout l'amphi se mit à jubiler.

-Taisez vous! Hurla le vieil homme à plusieurs reprises
Lorsque l'amphi fut enfin calme il reprit:

-J'ai séminaire donc je ne peux pas rester avec vous. Par contre, je vous donne un exposé à faire en binôme. Vous me le remettrez dans deux semaines la note comptera pour le contrôle continu. Pour éviter de me casser la tête à savoir qui sera avec qui, vous le ferez simplement avec votre voisin de banc.

Dès qu'il eut fini de parler, il nota le thème de l'exposé au tableau puis reprit son énorme sac, l'accrocha à nouveau sur son dos et s'en alla.

Une fois parti, le vacarme recommença dans l'amphi. Je voulais tellement parler à Théreso mais je ne savais pas par où commencer, encore moins quoi lui dire. Ayant remarqué que je le regardais, il se retourna et me dit d'un ton sec: « C'est quoi tu veux ma photo? »
J'étais tellement sous le choc, qu'est-ce que je lui avais fait?

-Bro est-ce que c'est comme ça qu'on parle à son crush? Intervint Miguel ayant suivi la manière dont il m'avait répondu.

-Il ne l'aime plus, parce qu'il a appris qu'elle prête les habits. S'initia Franck en rigolant.

J'etais rassurée que Théreso au moins soit au courant de la vérité. Le reste je m'en foutais royalement! Ils n'avaient qu'à penser ce qu'ils veulent.

Théreso ne répondit pas à leurs stupides blagues, se leva et s'en alla. Les deux autres ne tardèrent pas à faire de même. Peu à peu l'amphi se vida. Je voulus m'en aller comme les autres car la seule raison qui m'avait poussé à venir était le contrôle continu. Mais maintenant que j'étais là, je ressentais le besoin de m'excuser envers Emilie et parler à Caroline pour connaître la raison de sa soudaine rétraction envers moi.

J'attendis seule dans un coin, qu'Emilie se sépare de sa click pour pouvoir lui parler en privé. Quand je la vis passer, je courus la tapoter légèrement le dos. Elle se retourna souriante mais lorsqu'elle me vit, son sourire disparut aussitôt.

-Qu'est-ce que tu me veux? Me demanda t-elle sans arrêter de marcher.

-J'aimerais te parler s'il te plaît. Répondis-je en la suivant de près comme un petit chien.

-Me parler de quoi? Tu te sens coupable pour quelque chose?

-Non.. enfin si. Je suis sincèrement désolée pour tout.

-Tu es désolée pour quoi au juste? Pour Calvin ou pour Théreso? Me dit-elle en s'arrêtant soudainement ce qui me contraint à faire de même.

Mon cœur se mit soudainement à battre. Elle avait bien dit Calvin?

-Calvin?

-Oui Calvin Marilyn! Je suis au courant de ta petite aventure avec lui. Tu es quel genre d'amie? Non seulement tu embrasses le garçon que j'aime, mais tu te permets encore de coucher avec mon ex! Tu me veux quoi? Dit elle à haute voix ce qui attira le regard de plusieurs passants.

-Calme-toi Emilie s'il te plaît. Les gens nous regardent.

-Tu as peur que les gens sachent qui tu es réellement? Une grosse pute envieuse en plus! Répondit-elle sur le même ton.

Je fus indignée par ses paroles, mais j'étais en tort et donc je fus obligée de prendre sur moi.

-Emilie je n'ai pas couché avec Calvin, je te le jure. Il m'a invité chez lui, je le considérais comme un ami donc je n'avais aucune raison d'avoir peur de lui. Il m'a embrassé de force, mais aussitôt je l'ai repoussé je te jure. Calvin ne m'intéresse pas. Répondis-je de façon à ce qu'elle soit la seule à entendre.

-Par qui es-tu donc intéressée? Théreso?

-Non! Il ne m'intéresse pas le moins du monde. Je ne l'ai embrassé que pour le jeu, au cas contraire je ne l'aurais jamais fait. Je suis amoureuse d'un autre garçon mais pas de lui!

J'avais dit ces paroles un peu trop fort, et Théreso que je n'avais pas remarqué plus tôt les avait toutes entendues en passant. J'étais tellement mal à l'aise. Il m'avait regardé avec beaucoup d'amertume. Une fois qu'il disparut de notre champ de mire, Emilie reprit la parole:

-Marilyn pour Calvin je m'en fiche. Mais Théreso mon cœur y est vraiment. Si tu veux que je te pardonne, tu dois me promettre un truc.

-Vas-y

-Ne t'approche plus jamais, au grand jamais de lui. S'il arrive encore que nous jouions à action ou vérité et que tu dois l'embrasser, tu fais le gage okay? Si tu tiens à nôtre amitié, évite-le.

-D'accord Emilie je te le promets.

Théreso et moi nous attirions comme deux aimants et il était inévitable pour nous de rester loin l'un de l'autre. Toutefois, pour Emilie, j'étais prête à mettre mes sentiments de côté et à faire taire cette attirance maladive envers lui. Et de toute façon, impossible pour nous de nous calculer pour le moment étant donné que chacun était remonté contre l'autre.

Elle sourit, puis me fit un câlin. Ensemble nous fîmes route jusqu'à nos maisons respectives. Même si nous avions recommencé à nous parler comme si de rien n'était, je sentais au plus profond de moi que quelque chose s'était brisé entre nous.

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant