Le lundi de la honte

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Lundi matin en me mirant, je ne pus m'empêcher de grimacer face à la vision d'horreur qui se dressait à mes yeux. Mon corps était recouvert d'hématomes. Mon œil droit se fermait presque, ma joue gauche avait encore les marques de la gifle de mon père. J'avais tellement honte de me rendre à l'école aujourd'hui, honte que les gens ne voient mon corps recouvert d'hématomes, honte de subir les moqueries de mes camarades et de me faire harceler d'une multitude de questions.

Bien évidemment j'avais pensé à manquer l'école mais comme à chaque fois que j'y songeais, il y'avait un C.C qui m'obligeait à m'y rendre. Après m'être lavée avec soin, j'eus eu l'idée d'appliquer du maquillage afin de cacher mes imperfections, mais je m'étais rendue compte que les seuls accessoires que je détenais étaient du brillant et un crayon et ça m'étonnerait que ceux-ci parviennent à cacher quoi que ce soit!

Je n'aimais pas vraiment me maquiller donc je n'avais jamais vu l'intérêt d'acheter des accessoires de maquillage et je commençais à le regretter, parce que ceux-ci auraient pu me servir.
Après des tentatives désespérées de cacher mes marques, j'eus décidé d'opter pour un énorme pantalon jogging noir avec un gros pull à capuche de même couleur. Une jordan noire-Blanche. J'ai mis un cache-nez et recouvert ma tête avec la capuche.

J'étais sortie de la maison sans prendre la peine de prévenir qui que ce soit. Mon père avait été claire: « comme tu as décidé d'aimer les hommes! Durant toute cette semaine ce sont eux qui vont te payer le transport pour l'école. Ne tente même pas de venir me voir! » m'avait-il dit tout colérique.

Je n'avais pas eu envie de raconter à Théreso tout ce qui m'était arrivé car il en avait déjà assez fait pour moi. Je ne voulais pas devenir un poids sur ses épaules!
Heureusement pour moi, il me restait deux milles francs, ceux-ci me permirent d'arriver au campus. Je ne me posais pas de questions sur comment je me débrouillerais le reste de la semaine.

J'arrivais à l'école en retard et le professeur me permit d'entrer toutefois, il me stoppa avant que je ne retrouve ma place.

-C'est quoi cet accoutrement? Vraiment moi les jeunes, je ne les comprends plus! Dit-il en riant légèrement.
Il s'assit sur son bureau tandis que moi je restai postée devant tout l'amphi.

-C'est toujours la mode ou bien?

-Noh monsieur! Je suis recouverte de boutons, allergie! Coupais-je court.

Il me fit signe d'aller m'asseoir, ce que je m'empressai de faire en silence. La première chose qui attira mon attention, fut le regard inquiet de Théreso posé sur moi. Je l'ignorai et m'assis sur ma place c'est à dire près d'Anaba et Emilie.

Il termina son cours, puis la dame avec laquelle nous avions évaluation, entra.

-Débarrassez-vous de vos sacs, vos téléphones, de tout papier. Je ne veux voir que le stylo sur vos tables. Ordonna t-elle en claquant des mains, toute impatiente.

Nous nous exécutâmes à l'immédiat et regagnions chacun nos places.

Elle partagea les épreuves banc par banc et lorsqu'elle arriva au niveau du mien, elle me demanda d'enlever ma capuche.

-Madame, je ne peux pas! Mon visage est recouvert de boutons. Lui répondis-je calmement.

-Ce sont pas mes affaires! Soit tu enlèves cette capuche, soit tu sors de ma salle! Hurla t-elle ce qui attira l'attention des étudiants de l'amphi.

Sans même prendre la peine de réfléchir, je me levai pour me diriger à la sortie. Je préférais manquer une évaluation que de subir une grosse humiliation. Et pendant que je marchais, la dame reprit la parole.

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant