Mère et fille.

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Aucun mot ne saurait traduire la honte que je ressentais en ce moment. Je souhaitais disparaître et ne plus jamais avoir à revenir sur terre.  J'avais confié le secret le plus honteux de ma vie au garçon que j'aimais et je n'avais plus le courage d'affronter son regard. Toutefois, je ne le regrettais pas. J'avais l'impression qu'un énorme poids venait d'être déchargé de mes épaules, je me sentais légère, je me sentais libre. J'avais enfin dit la vérité, cette vérité qui m'avait longuement empoigné le cou, qui même avec toute la volonté du monde, avait refusé de sortir de ma gorge à plusieurs reprises.

Cela faisait un bon moment que j'avais terminé ma confession. Néanmoins, Théreso n'avait toujours pas ouvert la bouche, ce qui me troublait. A quoi pouvait-il bien penser?

-Dis quelque chose s'il te plaît. Le suppliais-je en nettoyant d'un revers de la main, les larmes présentes sur mon visage. Durant toute ma confession, je n'avais cessé de pleurer. Cela me faisait mal de me remémorer de chaque souvenir que je m'étais tant efforcée d'enterrer.

-Merde! S'exclamât enfin Théreso en serrant ses poings ainsi que sa mâchoire. Il était visiblement très en colère, ses yeux étaient éjectés de sang et des veines recouvraient toutes les parties visibles son corps.

Il se leva brusquement du lit et se mit à faire des cents pas dans toute la pièce, tandis que j'avais baissé le regard sur mes doigts que je triturais à cause du stress.

-J'arrive pas à croire qu'un être aussi infâme puisse exister! Non mais ça c'est un animal! Qu'est ce qu'il trouvait de si attirant chez  une petite fille de cinq ans au point de lui arracher son bien le plus précieux?! J'aimerais tellement qu'il soit en face de moi, pour que je dégomme sa face de gros pédophile! Hurla t-il tout en colère.

Il donna un coup de poing avec violence contre le mur de sa chambre, ce qui me fit sursauter et lancer un regard en sa direction.  Il y était allé tellement fort, que du sang se mit à dégouliner de ses phalanges à l'instant qui suivait.
Je me rapprochai timidement de lui et saisis sa main recouverte de sang. Je m'en voulais énormément, tout ça était de ma faute. Je l'incitai à s'asseoir sur le lit et sortis précipitamment chercher de quoi nettoyer sa main. Je revins avec un gant de toilette mouillé, du coton et de l'alcool.

-Je suis vraiment désolée. Lui soufflais-je en nettoyant délicatement sa main avec le gant de toilette.

-Non Marilyn! C'est moi qui suis désolé. Je t'ai accusé d'un tas de choses dont tu étais innocente. Me répondit-il avec le regard rempli de culpabilité.

-Tu ne pouvais pas le savoir. Lui dis-je en imbibant le coton d'alcool.

-J'ai tellement de questions à te poser!

-Pose-les! Lui dis-je en passant le coton imbibé d'alcool sur ses blessures. Il ne grimaça même pas de douleur. Or si ça avait été moi, j'aurais éclaté de pleurs.

-Il l'a fait combien de fois? Ta mère est au courant c'est pourquoi tu lui en veux? Me questionna t-il dubitatif.

-Il l'a fait une seule fois, car mon père était venu me chercher le lendemain. Non ma mère n'est au courant de rien. Je lui en veux parce qu'elle partage le même sang que ce criminel! Si mon père a été sur ses gardes lorsque mon oncle avait proposé de m'emmener chez lui, ma mère quant à elle, était totalement enjouée et m'avait  incité à y aller. Si mon père n'était pas venu me chercher, ma mère elle, ne serait jamais venue! De plus, quand j'étais arrivée à la maison ce jour là en espérant trouver ma mère, je m'étais rendue compte qu'elle n'y était plus et qu'elle avait tout raflé. La seule chose qui l'avait intéressée en partant, était le matériel! Et moi dans tout ça? Lui répondis-je les larmes aux yeux. Je m'en voulais tellement de ressentir encore de la peine en parlant d'elle.

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant