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Jungkook


Je sens Jennie dans mon dos qui enfonce légèrement ses doigts dans mon épaule pour m'indiquer à nouveau qu'il faut qu'on y aille.

Ce geste m'arrache aussitôt à mes pensées, et je lui réponds d'un vague hochement de tête, mes yeux toujours profondément ancrés dans ceux de l'inconnu qui me fixe de l'autre côté de la vitre teintée.

Il ne peut pas m'avoir vu, pas vrai ?

Surtout au vu de l'obscurité et de l'épaisseur des vitres. Si ce verre empêche quiconque de voir à travers, alors c'en est de même pour lui. Même les plus téméraires de mes fans ne parviennent pas à le percer pour satisfaire leur curiosité malsaine.

« Monsieur Jeon, le réceptionniste vous attend. »

Je me décide enfin à sortir du véhicule, lorsque l'un de mes agents de sécurité qui se tient à l'extérieur aux côtés de Jennie, s'adresse à moi. Il est vêtu entièrement de noir des pieds à la tête, comme tous ceux qui m'accompagnent au quotidien, et un micro relié à une oreillette est collée contre sa peau, non loin de sa bouche.

Comprenant alors qu'il est là pour nous escorter à l'intérieur du bâtiment, je le remercie poliment. Par la suite, je lui sers un petit sourire d'excuse, tandis que Jennie me lance un clin d'œil taquin par-dessus l'épaule de l'agent.

« Ça y est, t'es piqué, me charrie-t-elle, en arrangeant les mèches dorés qui encadrent joliment son visage.

— Ne commence pas toi. »

Je lève les yeux au ciel en retenant le sourire qui manque de m'étirer les lèvres face à sa remarque.

À la place, je tire vers moi mon manteau resté sur le siège, puis je l'enfile en arrangeant bien le col une fois debout à l'extérieur. Malgré moi, je ne peux me retenir de jeter un nouveau coup d'œil curieux par-dessus la toiture du véhicule.

Le garçon est toujours là, et il ne me lâche pas du regard. Ses yeux sont tels ceux d'un fauve, prêts à fondre sur sa proie. Je déglutis alors silencieusement, légèrement pris au dépourvu. Mes joues sont moins chaudes que précédemment, mais sous son regard intense, je sens qu'elles pourraient très vite le redevenir.

Peut-être veut-il un autographe ?

Mais je n'ai pas le temps de me poser davantage de questions, que le bras de Jennie s'enroule comme à son habitude autour du mien, et qu'elle m'entraîne à la suite de l'agent pour que nous puissions rentrer à l'intérieur.

Je suis tant accaparé par ce qui vient de se passer dans le garage, que l'anxiété que je ressentais sur la route vis-à-vis de cette soirée s'est complètement envolée.

Mais malheureusement, elle ne manque pas de revenir au triple galop quand nous passons, avec Jennie, les grandes portes vitrées de l'édifice.

D'un léger mouvement de tête, je baisse les yeux vers les dalles en marbre brillantes qui ornent le hall d'entrée et que je foule de mes pieds, avant de les relever pour observer la luxueuse décoration qui embellit majestueusement l'endroit.

La beauté du lieu pourrait presque me faire oublier l'imposante boule qui vient de se poser au fond de mon estomac, et au niveau de ma gorge. Je prie pour ne pas avoir à parler d'ici quelques instants, car je ne sais pas si j'en serais capable.

Mes cordes vocales sont tant nouées que si j'essaie de prononcer le moindre mot, je pourrais bien me mettre à croasser.

La respiration vacillante, je tente de me concentrer sur les ornements dorés qui couvrent les murs, ainsi que sur les moulures élégantes des poutres d'une parfaite architecture néo-classique.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now