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Jungkook


Les jours qui suivirent celui où nous avions dansé dans la rue avec Jimin, il se passa quelque chose entre nous que ni lui ni moi n'avions réellement décidé.

Le vendredi soir, en fin de semaine, après la fin du tournage qui s'était fini relativement tôt comparé aux autres jours de la semaine -puisque le réalisateur devait se déplacer sur un autre plateau ensuite- nous nous étions retrouvés avec Jimin, chez moi.

C'était nouveau pour moi, car jamais je n'avais invité quelqu'un à dormir depuis que mon émétophobie orchestrait ma vie. J'avais bien trop peur qu'une crise ne me prenne en pleine nuit, et que je sois malade devant quelqu'un d'autre.

Mais avec Jimin, les choses s'étaient faites naturellement.

Il y a trois semaines, lorsque nous venions de tourner plusieurs scènes d'action avec Jennie et trois autres acteurs, je m'étais retrouvé à me démaquiller dans les loges de l'équipe de Kira et de Jimin.

Je ne le faisais jamais avant, préférant m'octroyer ce plaisir quand je rentre chez moi, juste avant de prendre ma douche.

C'est réconfortant de se démaquiller en sachant que l'eau chaude et la douceur de notre pyjama nous attendent juste après.

Mais ce soir-là, comme nous avions fini plus tôt, et que nous étions dans une conversation passionnante avec Jimin sur les différentes races de chien, je m'étais laissé porter et avais fini par me démaquiller à ses côtés, face au grand miroir de la pièce.

Notre discussion avait d'ailleurs très vite dévié vers George, la mascotte de la famille Jeon comme aime l'appeler mon père, et Jimin m'avait à nouveau lancé le même regard que celui qu'il avait eu le jour de l'interview.

Vous savez, ce regard un peu aride, farouche, voire légèrement... Jaloux.

« Tu ne vas quand même pas être jaloux d'un chien, Jimin, ai-je rétorqué, le sourire aux lèvres, tandis qu'il continuait de se frotter le visage l'air de rien.

— Déjà, je ne suis pas jaloux, avait-il dit en faisant claquer sa langue contre son palais, malgré les traces noires sous ses yeux qui lui retiraient toute crédibilité. Et puis, qui donne un prénom d'enfant à un chien ? »

Sa mine outrée avait fini par me faire éclater de rire, puisque j'étais bien incapable de garder mon sérieux plus longtemps.

C'était étrange, mais depuis qu'il m'avait fait repousser mes limites quant à la danse que nous avions réalisée en public, j'avais l'impression que d'autres de mes barrières étaient tombées après ce jour-là.

Je me sentais plus léger en sa présence, plus souriant aussi, et plus empreint à rire et à me laisser aller. J'avais l'impression d'avoir enfin trouvé quelqu'un d'autre que je pouvais apprécier autant que Jennie.

« George Weasley. Harry Potter. Ça te dit un truc ? je lui avais demandé, le sourire toujours scotché sur les lèvres.

— Oh non. Toi aussi t'es fan de ce truc-là ? »

Son soupir railleur m'avait fait perdre mon sourire.

Scandalisé par ses mots, et une fois que nous étions enfin débarbouillés des jolies teintes qui recouvraient nos peaux, je l'avais traîné chez moi pour que nous nous fassions un marathon cinématographique de tous les films, quitte à y passer la nuit.

Nous avions commandé des pizzas pour rassasier notre faim, et installé entre les coussins du canapé, un plaid sur les genoux, George roulé en boule sur mes cuisses, le crépitement des flammes de la cheminée non loin, et Jimin collé contre moi, j'avais passé la meilleure soirée de ma vie.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now