Chapitre 5

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Athalia


Je suis mentalement exténuée, lorsque je passe la porte de ma chambre d'hôtel, plusieurs minutes après que nous ayons quitté l'after du défilé.

Entre le début de ma crise de panique, et l'étau angoissant que j'ai ressenti en voyant tous ces gens agglutinés dehors et collés aux vitres de la voiture, malgré le fait que nous roulions, je suis enfin soulagée d'être dans un endroit plus calme et sécurisé.

Mais je sais que ce n'est pas terminé.

J'enlève mollement mes chaussures dans l'entrée et repense à tous ceux présents à la soirée qui étaient penchés sur leur téléphone, lorsque l'adresse a fuitée.

J'ai vu comment ils me regardaient. La plupart essayaient d'être discrets, mais beaucoup n'ont pas réussi à contenir leurs regards insistants, avides de commérages.

Je sais que ce soir encore, je vais devoir faire face à une nouvelle vague de haine qui déferle sûrement depuis de nombreuses minutes déjà sur les réseaux sociaux.

C'est même certain, et c'est sans aucun doute le sujet des messages que mon agent, Isaac, m'a envoyés dans la soirée, mais que je n'ai pas encore ouverts.

Je préfère voir tout ça avec lui plus tard. Isaac n'est pas méchant, mais c'est lui qui s'occupe de mon image, de mon emploi du temps, des contrats qu'on me propose, et du reste. Et lorsque ce genre de chose arrive, on a l'habitude d'en discuter ensemble pour que je lui donne mon ressenti, ma version des faits.

Mais ce soir, ça attendra.

Je retire les manches de mon manteau et le suspends sur le petit crochet dans l'entrée, avant de faire un petit passage dans la salle de bain. J'appuie sur l'interrupteur et laisse la clarté dorée de l'ampoule se répandre dans la pièce spacieuse.

Je prendrais une douche rapide dans quelques minutes, mais pour le moment, j'ai surtout besoin de vérifier que rien ne soit anormal.

Je m'approche alors du lavabo, dont le matériau nacré me rappelle en permanence la chance que j'ai de pouvoir résider dans une chambre comme celle-ci, et me contemple dans le miroir ovale en vérifiant que ma langue ait toujours son aspect naturel.

Ma peau est encore plus pâle que précédemment, mais je sais que tout ça est dû à l'appréhension que je ressens au fond de moi.

Qu'est-ce que les gens disent de moi ? M'insultent-ils ? Me menacent-ils ? Me ridiculisent-ils ? Diffament-ils la vérité pour alimenter leur besoin de détruire une personne qu'ils ne connaissent pas ?

Je sens que mon cœur se crispe lorsque je me perds dans des pensées toujours plus sombres et dévastatrices. Alors, pour me concentrer sur autre chose, je m'efforce de me laver les mains pendant de longues minutes.

Quand j'ai terminé, j'essuie mes doigts sur une serviette en coton immaculée, avant de rejoindre la pièce principale où y trône un immense lit qui est tellement haut, qu'il m'arrive aux hanches.

Les draps en soie sont d'une couleur blanc cassé qui s'harmonise à la perfection avec celle des murs alentours. La décoration est assez simple ; quelques fleurs décorent la table de nuit ainsi que la table principale, et j'aperçois même un mini frigo qui se trouve dans un coin.

Mais ce qui m'intéresse le plus, là tout de suite, c'est la couette à l'aspect duveteux qui me supplie de venir me jeter dessus.

Généralement, je n'apprécie pas me coucher sur des affaires propres en étant encore sale de la journée que je viens de passer, mais là, je ne réfléchis pas davantage et me laisse tomber dessus dans un immense plaisir coupable, qui se dissipera d'ici quelques secondes.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now