Épilogue

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1 an plus tard, Russie, Lac Baïkal

Athalia


— Non, pose ce morceau de melon Élie. Élie !!!

Le cri de Maïa, amplifié par le vent qui siffle tout autour de nous suite à la force avec laquelle le bateau fend les vagues, m'extrait un rire plein de gaieté.

Je resserre mes cuisses autour des hanches d'Alexeï, assise sur son dos, et souris à son meilleur ami qui court sur le pont pour échapper à sa femme qui le poursuit malgré ses claquettes qui entravent ses enjambées.

— Je n'avais pas fini de le découper ! Rends-moi ce morceau, malotru !

Le 'malotru' en question éclate de rire au surnom qui résonne dans la brise, et manque de s'étouffer avec son met dérobé, juste en passant sous notre nez.

— Je te préviens, tu peux mourir, je ne te ferai pas de bouche-à-bouche, le met en garde Alexeï, occupé à faire cuire la grillade malgré le fait que je prenne une place imposante sur ses omoplates.

Mais ça n'a pas l'air de le déranger plus que ça, étant donné qu'il continue de cuisiner d'une main, me maintenant de l'autre, comme si mon poids équivalait à celui d'une plume.

— T'as changé, Filatovitch, soupire l'homme à la stature élégante, avec sa casquette de luxe vissée sur la tête et son polo Lacoste.

D'instinct, Alexeï bouge d'un mouvement vif sur la droite pour faire mine de faire un croche-pied à Élie, mais celui-ci s'est déjà enfui et seul l'écho de son rire nous parvient, tandis qu'il rejoint l'avant du bateau en direction de... Maïa, qui l'attend de pied ferme.

— Toi, cingle-t-elle, les tongs claquant sur le parquet ciré de mon yacht, les bras croisés sur sa poitrine recouverte par un simple t-shirt délavé à manches courtes.

— Coucou, mon trésor.

Élie papillonne des paupières, le ton devenu mielleux, mais sa mascarade ne marche pas bien longtemps.

Maïa ayant l'habitude de son caractère enfantin, le dompte en deux secondes top chrono. C'est pour cela que cinq minutes après, c'est un Élie la mine renfrognée qui passe devant nous en direction de la cuisine.

Alexeï ricane quand son meilleur ami nous annonce qu'il est de corvée de vaisselle, et j'en profite pour venir appuyer mes lèvres contre son oreille en me penchant un peu vers l'avant.

— Fais pas trop le malin toi, ou je t'y envoie moi aussi.

Un battement de cils s'écoule, avant qu'Alexeï ne tourne ses sourcils haussés vers mon visage à seulement un centimètre du sien.

Nos souffles s'emmêlent, nos nez se charrient, nos lèvres aussi, et mes iris, soudain perturbés, dérivent vers ses papilles au goût de la tentation.

J'essaie de me rendre, consciente du poids de son regard sur moi, mais il est trop tard lorsque mes orbes reviennent se lier aux siennes. Il m'a vue. Il sait que je ne resterai pas sérieuse longtemps.

Pas avec sa bouche aussi près, et sa langue qui vient de passer dessus pour humidifier ses lèvres.

— Toi plutôt, fais pas la maligne, ou je te jette..., commence-t-il.

— Repose-moi !! Élie !

Le hurlement de Maïa achève de réveiller les animaux qui se trouvaient sur la fin de leur hibernation, en plus du son de plongeon qui claque et se répercute sur toute la surface de l'eau.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now