Chapitre 29

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Alexeï


— Tiens, mange ça aussi.

— Alexeï c'est bon, tu m'as donné toutes les viennoiseries du sachet là.

Athalia rit doucement, tandis que sous ses yeux, s'étalent de nombreuses gourmandises à n'en plus finir. On a même dû se résoudre à les étaler sur la table, puisque le plateau que je comptais utiliser a très vite été catégorisé de trop petit.

Je craignais de ne pas en avoir acheté assez, étant donné qu'il fallait que Jenny, Kira et Mickael en mangent eux aussi avant d'aller au travail, mais finalement, il y en avait bien pour plusieurs jours.

— Alors ?

— Mmh, c'est di-vin, s'extase-t-elle du haut de son tabouret, après avoir croqué dans un chausson aux pommes.

— J'espère bien, vu le prix que ça m'a coûté.

Athalia fait les gros yeux dans ma direction, avant de se reconcentrer sur la dégustation de son petit-déjeuner, pendant que je m'installe face à elle.

L'appartement semble bien vide sans Jenny et Kira qui discutent tous les matins depuis leur salle de bain respective en élevant la voix.

Elles sont parties tôt ce matin pour se rendre sur le tournage de Némésis, tout comme Mickael. Encore une fois, nous sommes les derniers, mais ça ne veut pas dire que nous sommes en retard.

Nous savons être raisonnables. Parfois.

Athalia doit commencer à tourner certaines scènes à dix heures, contrairement à sa meilleure amie, ce qui va me laisser le temps nécessaire pour la préparer pour la journée qui l'attend.

Je suis d'ailleurs soulagé de la voir se remplir l'estomac avec autant de conviction. Elle semble aller mieux. Ses joues ont repris une délicate couleur rosée, et elle sourit en permanence.

Je préfère voir cette Athalia-là, que celle éteinte et brisée que j'ai entrevue au tout début de notre rencontre, et qui a manqué de refaire surface il y a quelques minutes.

Repenser à ce qu'elle m'a confié me fait légèrement serrer les poings, mais quand j'entrevois ses cheveux ondulés, qui tombent finement devant ses pupilles qui brillent de plaisir face aux mets qu'elle est en train de déguster, seuls son équilibre et sa sécurité m'importent.

— Ch'ai bientôt fini'ch !

J'arque un sourcil lorsqu'elle s'exprime la bouche encombrée de pâte feuilletée, et pousse un profond soupir faussement désespéré en la jaugeant du regard.

— Ne parle pas la bouche pleine. C'est malpoli, je la sermonne malgré mes traits qui sont tout, sauf stricts et sérieux.

— Oh ça va, t'es pas mon père ! bougonne-t-elle en laissant ses yeux rouler dans leur orbite, quand elle les lève vers le plafond en signe d'insolence.

Un léger éclat de rire m'échappe quand elle dit ça, et je m'enfonce davantage dans le dossier moelleux de ma chaise en croisant mes bras sur mon torse.

Athalia me regarde curieusement, le croissant qu'elle vient de saisir entre ses doigts restant suspendu à quelques centimètres de sa bouche, dans l'attente que je lui serve une explication.

— Heureusement que je ne suis pas ton père, sinon ça réduirait considérablement les possibilités qui s'offrent à nous. Je ne pourrais plus faire usage de mes lèvres comme je le souhaite.

Ma réplique a le don de faire passer la couleur de ses pommettes d'un rose pâle à un rose plus prononcé, et je ne peux m'empêcher de rire à nouveau en séparant mes bras pour me lever.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now