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Jimin

Lorsque la journée se termine, il est près de 19 heures. Je regarde la voiture contenant Jungkook et son agent, s'éloigner au loin sur l'asphalte gris de Moscou.

Je reste un moment immobile sur le trottoir, malgré le froid qui fouette mes joues.

Je me repasse en boucle la journée chargée qui vient de s'écouler en repensant à l'état de panique qui a saisi Jungkook lorsqu'il était perché sur son tabouret, emprisonné entre toutes ces mains qui le touchaient sans son consentement.

Je ne comprendrai jamais pourquoi certains de mes collègues se comportent de la sorte. Jungkook n'est pas un objet qu'ils peuvent manier à leur guise sans lui demander son avis. Ni aucune autre célébrité, d'ailleurs.

Le voir ainsi m'a rendu fou. Il était démuni, tout le monde ignorait ses besoins, et j'avais pu nettement voir la crise de panique qui avait commencé à le gagner.

Elle avait ébranlé le bas de son corps, et comprimé ses genoux si fort l'un contre l'autre, que j'avais été surpris de ne pas les voir se briser. Puis son cheminement avait continué.

Elle était monté plus haut, répandant tremblements sur tremblements. La mâchoire de Jungkook s'était serrée en même temps que ses doigts qui s'étaient mis à accrocher ses cuisses.

Semblables à un étau, il les avait condensés au point où même de mon emplacement, j'avais vu ses phalanges blanchir, rendant possiblement jalouse la neige immaculée qui tombe en ce moment sur Moscou.

Il aurait sûrement des bleus le lendemain. J'en étais persuadé. Mais même la douleur de ses propres gestes n'avaient pas réussi à le sortir de la torpeur dans laquelle il était.

C'est pour cela que je n'ai pas cessé de chercher ses yeux, pour qu'il se concentre sur moi et que je puisse le faire penser à autre chose.

Je n'aurais jamais pensé que ça allait marcher, ni même qu'il se laisserait faire. Mais j'avais été soulagé de le voir jouer le jeu. De le voir consentir à ce que son regard se perde dans le mien.

Qu'il me laisse l'aider.

Je ne l'ai jamais vu faire de crise depuis que nous travaillons ensemble, sauf cette fois-là, lors de l'after après le défilé de Saint-Pétersbourg. Et ça m'a suffi.

Je ne veux plus qu'il ait à subir ce genre de choses. Pas s'il peut l'éviter.

Perdu dans mes pensées, je porte mes doigts à mes lèvres pour tenter de les réchauffer, avant de détourner le regard vers la silhouette de Jennie qui vient se poster près de moi.

Elle a revêtu une grosse doudoune blanche qui lui descend jusqu'aux genoux, comme celle qu'elle utilise avec les autres acteurs de Némésis quand ils tournent en extérieur.

Son propre agent n'est jamais trop loin d'elle, puisque là, en l'occurrence, il fume non loin de nous avec des membres du staff de Variety. Et lorsqu'elle se tourne vers moi en m'adressant un regard chaleureux, je peux déjà imaginer ce qu'elle va me dire.

« C'est bien que tu sois venu et que tu aies supervisé le maquillage de Jungkook au lieu de quelqu'un d'autre, me dit-elle en reportant par la suite ses yeux sombres face à nous. »

Elle garde précieusement ses mains enfoncées au fond de ses poches pour tenter de se réchauffer.

Le ciel est tristement sombre au-dessus de nos têtes et seul l'éclairage artificiel de la ville, toujours en effervescence à cette heure-ci, permet d'apporter un peu de chaleur à ce temps morne.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now