Chapitre 18

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Athalia


Mes ongles sont tant enfoncés dans mes paumes à cause du stress qui alourdit mes mouvements, qu'ils laissent des traces sur ma peau lorsque je tente de desserrer mes doigts pour les détendre.

Ma gorge, elle, de son côté, est tellement sèche, que je n'ose pas parler, par peur qu'un croassement ne s'en échappe à la place de la tonalité de ma voix.

— C'est impensable ! Vous ne pouvez pas la laisser traverser l'aéroport avec seulement deux gardes du corps ! s'époumone Maxim au téléphone depuis une bonne dizaine de minutes maintenant, tandis que nous sommes assis avec Alexeï à l'arrière de la voiture.

— Trois, le corrige d'ailleurs ce dernier en fixant d'un mauvais œil les murs grisâtres du parking sous-terrain, comme s'il s'apprêtait à voir surgir à n'importe quel moment certains de mes fans.

Sa remarque me fait sourire, et même Maxim installé derrière le volant, interrompt un moment son monologue pour laisser transparaître son amusement.

— C'est très gentil Alexeï, mais tu es mon maquilleur, pas mon garde du corps. Tu n'as pas été entraîné pour ce genre de choses, je déclare en me retenant de rire face à son air déterminé, malgré la lourde boule d'anxiété qui encombre mon ventre.

— Ah oui ? réplique-t-il simplement. C'est ce qu'on va voir.

Il se craque les doigts pour accompagner ses propos, tandis qu'en arrière-fond, Maxim continue de se battre avec l'une des sociétés de mon agence qui prend en charge ma sécurité.

— Vous plaisantez ?! Avez-vous seulement vu l'attroupement dans le hall de l'aéroport ?

La discussion n'a pas l'air de se finaliser comme nous l'espérons, et cela fait encore plus monter en moi la jauge de stress que je parvenais jusque-là à maîtriser.

J'essaie déjà de ne pas penser, avec difficulté, au fait que je ne sais pas où se trouvent les toilettes, et savoir que des centaines de mes fans m'attendent au-dessus de nos têtes ne m'aide pas à être totalement apaisée.

— Sans déconner, ils sont payés une blinde pour assurer ta sécurité ! Ils sont obligés de t'envoyer d'autres gardes du corps, s'agace Alexeï en grognant.

Je hoche vaguement la tête, concentrée sur plusieurs choses à la fois, et triture les coutures de mon cargo en sentant mon souffle s'emballer de plus en plus quand je comprends, au travers du ton que prend soudain Maxim, que personne d'autre ne viendra.

Vot on kozel !*

Il raccroche brusquement, et balance son téléphone sur le siège passager en me lançant ensuite un regard d'excuse via le rétroviseur, malgré la ride de colère qui lui barre le front.

— Je suis désolé Athalia, je...

— Ce n'est pas de ta faute, Maxim. Tu as fait tout ton possible pour m'aider, et je t'en suis reconnaissante.

Je lui souris malgré mes lèvres pincées, et attrape ensuite de quoi me couvrir les cheveux, les yeux, et le bas du visage en enfilant un masque en tissu, qui sert principalement pour la pollution.

Ce n'est pas la première fois que je dois subir ce genre de situation. Je déteste ça, mais je parviendrai à y faire face. Et puis en cas de problème, Alexeï et Maxim ne seront pas très loin derrière moi.

— Isaac ne peut rien faire ? me questionne Alexeï, en attrapant son manteau qu'il avait déposé à côté de lui après être monté dans la voiture.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now