37.

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Jungkook


« J'ai mal. Non, c'est plus ici. »

Un lourd soupir transgresse la barrière de mes lèvres quand je déplace les doigts de Jimin avec précaution sur le bas de mon ventre, noué d'appréhension.

Du moins, j'espère que c'est ça.

À la perspective d'être malade en plein vol, comme il y a des semaines lors de notre voyage en Croatie, toute mon anxiété remonte comme des bulles sous ma peau.

« Ce n'est rien, Jungkook. Ce n'est pas l'estomac. Tu ne vas pas vomir, m'énonce Jimin d'une voix douce, ses doigts frôlant l'endroit où une boule de plomb anxiogène s'est installée. »

Sa main y reste pendant quelques minutes, cajolant la douleur pour tenter de la faire disparaître, avant qu'il ne la déplace.

Silencieux, il pivote un peu plus sur son siège à côté du mien pour mieux avoir accès à mon visage, et vient lentement presser la peau fine de son poignet contre mon front.

Mes yeux sont figés sur sa paume ouverte juste au-dessus de ma tête. J'attends, nerveux. Mes dents tiraillent mes lèvres, pendant qu'il fait dériver son poignet pour qu'il puisse aller partout, même sur mes tempes.

« Tu n'as pas de fièvre non plus, et tu n'es pas pâle, chaton. Tout va bien. »

Une pointe de soulagement éclot dans ma cage thoracique lorsqu'il dit ça. J'ai l'impression qu'on a ouvert des vannes à l'intérieur de mon corps tant l'anxiété et le stress me quittent par vagues considérables.

Je me sens mieux. Beaucoup mieux.

C'est époustouflant de constater que de simples mots peuvent avoir autant de pouvoir, et encore plus suivant la personne qui les prononce.

« Merci. »

Malgré mon soulagement, ma voix est quelque peu serrée. Jimin le perçoit sans mal vu le regard inquiet qu'il me lance, et bientôt, son bras entoure ma nuque, m'invitant à caler mon visage contre son cou.

Je ne me fais pas prier, et laisse les flots de son odeur se répandre jusqu'à mon cœur. J'inspire plusieurs fois, profondément.

Mes paupières deviennent un peu plus lourdes. Je sens le moteur vrombir sous nos pieds, l'avion s'élancer sur la piste. Mes avant-bras finissent par venir encercler complètement le cou de Jimin pour que je puisse le garder bien contre moi.

Il sent bon. Trop bon. J'ai un peu honte de le renifler de la sorte, mais cette honte s'évapore en quelques instants quand je le sens sourire contre mon oreille.

J'ai l'impression qu'à force, je vais lui prendre toute son odeur jusqu'à ne plus rien sentir, mais c'est faux. À chaque inspiration, les effluves sont même plus forts. Plus pigmentés.

Je ne peux pas résister.

C'est lui qui a cette odeur envoûtante aux senteurs hivernales. Quand je me blottis contre lui, c'est comme si je me retrouvais dans le gros plaid réconfortant de mon appartement, devant la cheminée allumée.

« On t'a déjà dit que tu sentais l'hiver ? »

Jimin frémit quand mes dents frôlent la peau fine près de ses clavicules.

« Non, et tant mieux. J'aime que ça vienne de toi, susurre-t-il, malicieux. »

Mon ventre se creuse, mais je me calme bien vite, ayant conscience que nous sommes entourés de toutes parts dans l'avion. De toute façon, je vois mal comment je peux l'oublier.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Where stories live. Discover now