Save Me Atma

8 | Granite

Jude

Le Roi lion.

Ce fils de pute a allumé une vieille télévision qui était incrustée au mur, et n'a trouvé comme programme pour m'occuper qu'un simple film d'animation Disney. Puis, il s'est barré je ne sais trop où, en me laissant moisir entre ces quatre murs. Bien sûr, tel un grand gentleman, il ne m'a donné aucune explication.

Mais c'est quoi son putain de problème ?

Ce mec se balade avec une arme sur lui, m'attache à une chaise dans un vieux bunker qui pue, et me laisse seule, en train de pourrir devant un film Disney. Il a cru que j'avais six ans ?

Il aurait quand même pu mettre Cars.

Ce qui me terrifie le plus, c'est que plus le film passe et plus je suis à fond dedans. J'en suis presque déçue quand l'écran devient noir et que plus rien n'occupe mon esprit.

Ce grand con arrogant a tout de même du goût pour les films. Il a au moins cette qualité.

Le film est passé tellement vite que j'en avais oublié ces putains de liens qui entourent mes poignets. Je pourrais essayer de me déboîter une articulation, mais j'ai trop peur que l'autre con revienne pile à ce moment-là.

Qui a voulu me kidnapper, et pourquoi ? Un gang ? Un ennemi de mon père ? Téos ? Ou juste Ley.

Je ne suis pas d'un naturel stressé surtout que je connais ce genre de gars. Ils aboient fort mais ne font pas grand chose. Atma est une ville de secrets. Le fait de me faire kidnapper n'est pas étonnant, je sais que ce type ne me fera rien, mon père est beaucoup trop influent.

Personne n'oserait tuer la fille de Rice Rinston.

Je balaye la pièce d'un regard pour être sûre de n'avoir manqué aucun détail.

Un plafond haut, une lumière tamisée, des murs sombres, un matelas qui pourrit sur le sol.

Ça pourrait être le décor d'un mauvais film porno.

D'un coup me vient l'idée que Ley m'ait kidnappée pour être l'actrice d'un de ses films pornos bizarres. Peut-être qu'il est producteur de film ? Oh mais oui c'est ça, c'est sûr à mille pourcents.

Tous les scénarios les plus fous me traversent l'esprit pendant l'heure qui suit. Le temps passe mais impossible de savoir depuis combien de temps je suis bloquée dans ce hangar. Je vais commencer à devenir hystérique et chiante.

Du moins, encore plus que d'habitude.

La porte grince, et ce bruit strident percute mes oreilles. Ce genre d'horrible son que l'on entend dans les meilleurs films d'horreur.

La lourde porte en métal se referme et...

- Je t'ai manqué, poupée ?

Non connard.

- Non connard.

Il s'adosse contre la porte, les mains dans les poches de son jeans d'un bleu nuit presque noir, le grand brun me toise du regard. Quelques mèches brunes retombent sur son front, la clope au bec, rien ne semble pouvoir le perturber.

Mais il ne sait encore pas à quel point je peux être chiante.

- C'est quand qu'on rentreeee ? criais-je d'une voix nasillarde.

Aucune réponse. Ok, continuons.

- Il est quelle heureeeee ?

Toujours rien.