Save Me Atma

17 | It was no accident

(co-écrit)

Jude

- Tu ne trouves pas qu'elle a une sale tête ?

Hein ? Est-ce qu'on parle de ma personne comme ça, là ?

Je papillonne des yeux, en manquant de me faire aveugler par les premières lueurs du soleil en me demandant où je suis.

En regardant autour de moi, je constate que je suis dans une chambre, le regard noir de Ley me scrute. Ce regard si froid et dur qui lui permet peut-être de croire qu'il a du charisme.

Affligeant.

- Moi je trouve qu'elle a une sale tête. En plus, elle bave. Ajoute Aigel d'un timbre de voix témoignant tout son dégoût.

Je creuse la distance entre ce truc répugnant et moi lorsqu'il essaye de s'approcher du fin filet de bave qui s'écoule au coin de mes lèvres.

Pour ma défense, je faisais un merveilleux rêve. Un rêve dans lequel Ley disparaissait de la surface de la terre.

- T'as raison. Elle a une sale tête.

- Moi au moins, c'est temporaire. Rétorqué-je.

Aigel se plie de rire pendant que Ley m'offre son regard le plus noir et le plus mauvais qu'il lui ai donné de faire dans sa pathétique petite vie.

- J'en connais un qui ferait mieux de se regarder de temps en temps dans un miroir. Ajouté-je avec un sourire narquois pour le provoquer.

- Je n'ai pas besoin de me regarder dans le miroir pour me convaincre que je plais, moi.

Je n'ose même pas continuer de débattre, Aigel se plie en deux n'en pouvant plus de rire et tombe du lit dans un bruit assourdissant.

Ley qui se tient au bout du lit avec ses bras croisés sur son torse, soupire et sort de la chambre avant de s'arrêter quelques secondes au pas de la porte.

- On part en mission dans quinze minutes. Si tu n'es pas prête, je te traîne jusque dans la voiture, prête ou non.

J'écarquille les yeux, surprise par tant d'autorité au moment où son petit toutou surnommé Aigel se lève pour le rejoindre. Il me lance un clin d'œil complice avant de fermer la porte derrière lui.

Je me laisse tomber en arrière contre le lit, las de cette journée qui vient à peine de commencer. Puis je saute d'un bond en me rappelant du compte à rebours.

Après quatorze minutes de préparation, Ley ouvre la porte en grand, limite en la fracassant. Je lui lance un regard mauvais avant de lui passer devant.

Pourquoi je dois y aller, d'abord ? Et j'y gagne quoi exactement ?

Je descends les escaliers de la villa en m'arrêtant net. J'ai bien l'intention de demander des comptes à l'autre insupportable.

- Je peux savoir pourquoi tu...

- Quelle mission ? Pourquoi je dois venir et qu'est-ce que j'y gagne ? Je lui demande en me tournant brusquement vers lui les bras croisés.

Un faible ricanement sors promptement de la gorge de Ley, il avance dangereusement vers moi sans me lâcher du regard.

Je me sens petite face à lui mais pas plus faible, Ley me domine certes par sa taille mais c'est sûrement pour compenser quelque chose de plus petit.

Une grande gueule compense toujours une petite...

Ma gorge se noue lorsque ses doigts frôlent ma joue, son visage est près du mien, son souffle me percute. Je reste incapable de bouger mais ma voix intérieure me supplie de lui tenir tête.