Save Me Atma

27 | Dying breath

Jude

Un ancien conte aussi vieux qu'Atma traverse les générations, évidemment celui-ci n'est approuvé par aucune instance et aucun des vieux sages de la ville.

Cette histoire est celle d'un jeune couple, sans aucun manque d'idées ou d'ambitions, qui voyageaient dans les vallées et anciennes contrées de la région du Midlands de L'ouest, une région que personne ne connaît plus. Le jeune homme et sa compagne volaient les plus riches pour redistribuer les richesses à la manière de Robin des bois. Un conte bien plus récent, qui sans aucun doute, plaît énormément à Ley.

Ce jeune couple, qui est décrit dans le conte comme une entité plus qu'un ensemble d'individus, défendait l'idée du partage des richesses, l'ascension sociale, la liberté de voyager et d'entreprendre.

Ces concepts sont critiqués chaque jour dans toutes les écoles d'Atma. C'est peut-être pour ça que les jeunes de la ville apprécient autant cette histoire. Ça doit être notre côté Punk.

Je repense à ce conte chaque fois que le visage de ma mère traverse mon esprit. Elle m'avait laissé un mot avant de partir, plutôt une lettre, je me souviendrais toujours de sa dernière phrase.

« L'ignorance est la seule erreur de l'homme, contente toi de savoir, et tout ira pour le mieux. »

Des myriades de tirades du même genre remplissaient les vieux contes qu'elle me faisait lire dans le dos de mon père. Le jour où ma mère a mystérieusement disparue, j'ai honoré le temps qu'elle avait consacré à m'éduquer, j'ai ouvert un conte. Des larmes s'abattaient sur les feuilles de ce vieux livre, je me cultivais. J'essayais de savoir.

Ma mère vivait à ce moment-là en moi et vit toujours dans mes actes et mes convictions, je ne suis que sa réincarnation, j'aime me définir comme le prolongement de cette femme. C'est bien la seule personne qui m'a regardé et écouté. Et non pas simplement aperçue et vue.

Elle voulait que je sache, je vais savoir.

C'est peut-être pour ça que cette réunion avec les garçons me captive tellement. Je les écoute débattre sur les moyens à mettre en place pour leurs futures missions depuis plus d'une heure ; ils vivent leurs aventures, leurs discussions, leurs choix. J'ai l'impression de ressentir, ou de vivre, ce conte où ce couple partait à l'aventure en quête de justice et de liberté. Leurs rires, leurs sourires, leur humour — parfois plus que particulier —, me mettent en joie. Cette boule de chaleur dans mon ventre m'est inconnue mais pas désagréable pour autant.

- Aujourd'hui, nous allons assassiner un bibliothécaire. Annonce Ley en se tapant dans les mains.

Aigel détourne le regard de la télévision, il regarde son ami d'un air incrédule.

- C'est un pédocriminel, qui possède un objet qui m'appartient. Je vais me faire un plaisir de le buter. Continue Ley.

- On peut le torturer ? Demande Zaka entre deux expirations de fumée.

Ces mecs sont complètement dingues (même si ce pédophile ne mérite pas de meilleur sort).

Un sourire machiavélique voyage sur les lèvres de ley tandis que son attention se déporte ensuite sur moi.

- Mademoiselle Rinston nous sera d'une grande aide.

Mes joues s'empourprent quand Ley se lève de sa chaise de bureau pour venir s'asseoir à côté de moi.

- Les gars, déguerpissez. Je dois expliquer la suite du plan à notre chère collègue.

Zaka quitte la pièce suivi de Aigel, je les entends discuter derrière la porte un instant, ils nous écoutent derrière celle-ci et ne sont pas discrets. Ley cogne le bois, qui se met à trembler, j'entends les deux autres garçons courir dans le couloir.