18 | I'll curse your name

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(TW : violences, sang)

Ley

Une clef. Une clef cachée dans un livre qui ne s'ouvre qu'à l'aide d'une autre clef.

- Pourquoi est-ce que tu nous as fait lever si tôt pour ça ? Tu penses à nos heures de sommeil ? Me gronde Jude, en posant ses mains sur ses hanches.

- Les anges sont tous tombés, ces beaux parleurs pensent détenir la solution.

La première partie de la phrase est gravée sur la clef dorée qui était cachée au fond du livre. L'encoche découpée entre les pages a certainement été réalisée par un professionnel.

Qui pourrait bien se donner autant de mal à cacher une clef dont le bout est coupé ? Cette clef n'ouvre rien. Seuls ces quelques mots gravés dessus peuvent expliquer tous ces efforts de dissimulation.

La suite de la phrase est écrite à l'encre rouge au fond de l'encoche, directement sur la troisième de couverture.

« Ces beaux parleurs pensent détenir la solution. »

Qui sont ces beaux parleurs ? Est-ce ce mystérieux groupe dans lequel mon père s'était inscrit quelques mois avant sa mort ?

- Cette phrase est flippante, Ley. Tu ne pouvais pas nous emmener à la piscine ou à la fête foraine ?

- OH OUI, bonne idée. Coupe Aigel, en tapant dans ses mains.

Pourquoi est-ce que j'ai amené ses deux idiots avec moi ?

- Je vais faire le tour du bâtiment et après je devrai m'entretenir avec Zaka.

Je m'apprête à leur tourner le dos pour visiter un des nombreux couloirs qui rejoint cette pièce, quand quelque chose me tire par la manche de mon pull.

- Tu ne vas quand même pas nous laisser tout seuls dans un endroit flippant comme ça ?

Les jolies perles marrons de Jude analysent chacune de mes micro-expressions dans l'espoir que je ne les laisse pas se débrouiller comme des grands.

Je soupire et je lui réponds :

- Ça ne prendra que dix minutes. Restez là sagement, je vais tenter de vous faire confiance.

- Oui patron. Crient-ils en cœur en me faisant un salut militaire.

Je me retourne, et en quelques enjambées, je me retrouve dans un couloir mal éclairé. L'ambiance est pesante, le bâtiment est vide mais j'ai l'impression que des gens s'y rendent régulièrement.

Je marche quelques minutes sur un tapis blanc poussiéreux et je m'arrête devant un meuble ancien. Deux feuilles sont disposées dessus. Des bougies ont un peu trop coulé sur le vieux bois, la cire a scellé les deux feuilles entre elles.

Une croix retournée, penchée en oblique. Un dragon noire s'enroule autour de celle-ci.

Sur l'autre feuille, il n'y a aucun dessin. Un texte ancien a été gratté, je peine à lire les deux paragraphes encore lisibles.

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