CHAPITRE 02

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- Je suppose que vous avez énormément de questions à poser donc je vous en prie : parlez.

Ses talons claquant contre le marbre, la rousse guidait les trois hommes dans la maison. En la suivant, les deux jeunes hommes s'étaient rendus compte qu'ils étaient dans une énorme maison qui s'apparentait à un manoir. Il était chaleureusement décoré et dégageait une atmosphère cosy, mais il y avait un manque incontesté de lumière. En remontant les escaliers de la cave, ils avaient traverser un grand salon avant de rejoindre le couloir.

Axton aurait parié voir des fenêtres teintées un peu partout. Il avait également remarqué que les employés de maison les fuyaient continuellement alors qu'ils passaient à côté. Cadran avait tenté d'interpeller une femme de ménage qui avait croisé son regard mais elle avait courru dans le sens inverse brisant toutes chances d'évasion chez le blond.

- Vous êtes qui ? On fait quoi ici ?

- Pourquoi vous nous avez kidnappés ? Vous allez nous libérer ?

La jeune femme s'arrêta avant de se tourner vers eux. Elle les considéra un moment.

- Vous n'avez pas des questions plus amusantes ?

Axton roula des yeux face au culot de la rousse. D'un geste nerveux, il massa ses poignets. Il ne pouvait rien faire, il n'avait aucun contrôle sur la situation et , ça, l'énervait plus que tout.

Cadran, dans son coin, gardait un œil sur la jeune femme. Il la suivait depuis quelques minutes maintenant. Après l'avoir observé, il se surprit à penser qu'il n'y avait sûrement rien de mauvais chez elle. Elle ne les avait pas brusqués, elle avait un comportement amicale avec le vieil homme, et son air enfantin lui donnait un air plutôt innocent.

- Bien, je suis Lilith. Lui, c'est Monsieur Yamamoto. Et, ici, c'est la maison des cartes. Elle s'exclama en ouvrant théâtralement grands les bras. Je ne vous ai pas kidnappé, mais je ne peux pas vous libérer. Ses yeux, anciennement étincelants, se voilèrent d'une lueur désolante.

- Si, c'est parce que vous avez peur qu'on dévoile votre identité, on ne dira rien. S'il vous plaît. Implora Cadran en s'accrochant à cette lueur désolante qu'il percevait dans son regard.

Lilith detourna les yeux évitant le regard implorant de Cadran. Elle n'aimait pas ça.

- Dois-je montrer leurs chambres aux messieurs avant le repas ?

L'intervention soudaine de Monsieur Yamamoto fit sursauter Cadran. Il était tellement silencieux et passive qu'il en avait oublié sa présence. Le vieil homme gardait ses iris noirs sur la jeune femme en attendant sa réponse. Il était son garde du corps, confident, ami, père, homme à tout faire, il n'y avait pas un moment de la journée où il n'était pas posté derrière elle. Lilith le remerciait chaque jours de continuer à vieller sur elle. À part lui, elle n'a personne.

Enfin, elle n'avait personne.

Comme si son ventre pouvait prendre part à la conversation, un gargouillement se fit entendre chez Cadran. Mal à l'aise, il sentit ses joues chauffer quand Lilith posa son regard sur lui. Elle émit un léger ricanement. Elle s'approcha avant de prendre ses mains dans les siennes.

-- J'ai tout autant faim que toi. En plus, on mange des lasagnes, je suis encore plus affamée.

Un frisson parcourut Cadran, il se dégagea de son emprise et jeta un rapide coup d'œil à Axton. Il sortit ses mains de ses poches devant l'intensité du regard apeuré que le blond venait de lui lancer. Comme toute réponse, il fronça les sourcils.

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