CHAPITRE 05

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Une longue semaine s'était écroulée depuis que les garçons étaient arrivés dans le manoir.

Le comportement de Lilith à leur égard n'avait pas vraiment changé. Elle restait, en général, calme et détendue. Quant à monsieur Yamamoto, c'était un homme bien trop discret et silencieux. C'était un vrai fantôme. Son rôle de bras droit lui forçait à veiller sur les deux garçons et à s'assurer qu'ils aillent bien. Il avait désespérément essayé de convaincre les garçons de se nourrir, en vain.

En effet, Axton n'avait aucunement confiance en Lilith. Il était conscient qu'elle représentait une menace pour eux alors il n'allait pas la laisser les empoisonner. Bien qu'il était clair pour Cadran que les plats n'avaient rien de dangereux. Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait de suite partagé la table avec Lilith. À la place, ils se tenaient debout face à la rousse pendant qu'elle dégustait son petit-déjeuner, son déjeuner, son goûté et son repas.

Ils protestaient en faisant une grève de la faim.

Pourquoi protestaient-ils.

Ils avaient bien compris qu'elle ne comptait pas les libérer. Elle s'efforçait de clamer qu'elle n'était en rien la cause de leur kidnapping.

- Vous allez vous tuer vous-même. L'agacement était perceptible dans la voix de Lilith.

Ils étaient pitoyables.

Les effets de leur malnutrition étaient déjà visibles. Ils se mettaient dans un état lamentable simplement pour une histoire d'ego. Cette stupide idée de grève ne pouvait que venir d'Axton. Le noiraud avait le regard terni par la fatigue et ses cernes accentuaient l'effet zombi de son visage. Malgré cela, il persistait à vouloir paraître confiant. Cadran subissait le même sort, mais contrairement à Axton, elle avait de la peine pour lui.

Si elle ne pouvait convaincre le noiraud, elle pourrait peut-être amadouer le blond.

- On veut sortir ! Exigea le plus âgé.

- Je vous ai déjà-..

- On veut juste prendre l'air, on manque de vitamine D. Cadran reprit la relève, d'une voix douce.

Lilith fut prise d'un tic à la jambe. Son regard jongla entre les deux garçons avant de confronter son fidèle bras droit. Son regard en disait long. Elle soupira finalement résolue.

- Nous partons dans une heure, mais je vous en prie, manger.

Ils ne se firent pas prier. Le festin qui était face à eux était bien trop appétissant pour ne pas le savourer. Tels des animaux, ils se jetèrent sur les pains, les gâteaux, le thé, les œufs sous les yeux pétillants de la jeune femme. Cela avait été plus facile que prévu, enfin, elle avait accepté de les faire sortir. Et elle n'était pas certaine de son choix.

- Ch'est liciuex. Mâchouilla Cadran.

- Hm. Bougonna Axton à son tour.

Amusé, le visage de Lilith s'éclaira. Elle aurait bien fait l'éloge de Solen, mais elle se ravisa et observa la table se vider à mesure que les deux garçons se goinfraient.

- On est où ?

Cadran détourna le regard en croisant le regard de Lilith. Bien évidemment, elle n'allait pas dévoiler de telles informations. Il avait été stupide de poser la question. Il reporta donc son attention sur le petit bout de ville dans lequel elle les avait lâché. Ils avaient fait voyage dans un van plongé dans la noirceur, la rousse désirait vraiment préserver toute information concernant la localisation de la maison des cartes.

Leur promenade s'était transformée en virée shopping. Ils avaient vu leur corps se transformer depuis quelques jours alors il était primordial pour eux d'avoir de nouveaux vêtements. Monsieur Yamamoto était dépassé, il portait les nombreux sacs des garçons alors qu'ils dévalisaient les boutiques. Lilith, elle, semblait inquiète. Elle observait les environs et semblait agitée à mesure qu'ils se déplaçaient dans la ville.

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