Chapitre 7✅

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C'est avec un mal de crâne abominable que je me réveille dimanche matin. Soit, le lendemain de la soirée de nos fiançailles. Ma mère en rajoute une couche en déboulant dans ma chambre, tirant les rideaux et m'assommant de remontrances alors qu'il est à peine dix-heures. Apparemment, je n'ai pas assez souri hier soir, je n'ai pas non plus été assez proche de mon futur époux et ni des invités.

Tout en l'écoutant vaguement, je me précipite aux toilettes pour vomir. Charmant.

En plus d'être nauséeuse toute la journée, Anna ne m'a toujours pas donné signe de vie suite à mes textos, après sa possible envie de m'ignorer l'autre jour. Pas d'appel ni de message d'Antoine de la journée. Je crois que lui et moi sommes fâchés pour de bon.

Ce lundi matin, je me sens mieux. Malgré le fait que les parutions dans les magazines ne vont pas tarder à sortir et que je n'aurai plus de vie privée. Moi qui aime passer inaperçue au lycée, ce n'est pas gagné, surtout en plus de l'altercation que j'ai eue avec Léon et sa bande d'idiots.

Je laisse donc ma bague de fiançailles dans ma boîte à bijoux. Je me demande qui l'a choisie. Ce n'est certainement pas Antoine, je penche plutôt pour ma mère.

Hector me dépose devant l'université. Durant le trajet, il m'a demandé brièvement ce que je pensais de toute cette histoire de mariage. Lui seul, m'a demandé mon avis, si j'étais d'accord. J'ai été franche avec lui, il a paru me comprendre. J'en étais soulagée.

Traversant la cour, je me rends compte que personne ne fait attention à moi. C'est une bonne nouvelle. Après tout, je ne suis qu'une victime de plus sur le tableau de chasse de Léon. Qui sera le prochain ? La prochaine ?

Arrivée en avance, j'attends Anna. Elle ne devrait plus tarder. J'ai vraiment besoin de me confier à elle. Je sais qu'elle ne me jugera pas et me comprendra. Alors que la sonnerie stridente retentit et que je m'apprête à aller en cours, Anna apparaît enfin. Comme l'autre jour, j'ai l'impression qu'elle ne me voit pas. Je me précipite vers elle, afin de l'intercepter.

— Anna, salut !

Elle s'arrête net, restant dos à moi. Je constate que sa main resserre son étreinte sur la bretelle de son sac. Comme pour traduire un sentiment de malaise en ma présence.

— Salut, dit-elle rapidement. Désolée, je suis en retard, on se voit plus tard ?

Anna et moi avons quelques options de cours différents. Néanmoins, son comportement me semble étrange. Depuis l'altercation, elle n'est plus la même. En retard moi aussi, je file vers mon premier cours de la journée.

En montant les escaliers, je croise les trois imbéciles. Un léger frisson me parcourt l'échine quand leur regard croise le mien. Je reste forte et ne laisse rien paraître de ma détresse. Ça, c'est la seule chose utile que ma mère m'ait enseignée. « Ne laisse jamais tes émotions te submerger Aliénor, il faut rester forte en toute situation, nous devons toujours paraître plus fortes que les personnes autour de nous ».

Ils ont tous les trois les mains dans les poches, comme des touristes. La chemise d'Edward dépasse de son pantalon et Tristan a la braguette ouverte. J'ai eu vent des rumeurs, il se tape une fille par semaine, minimum. Puis j'en viens à me perdre dans le regard bleu et froid de Léon. Il est habillé correctement, sa chemise près du corps est ouverte au col, sur trois boutons. Il porte à son poignet un foulard bleu marine. J'ai déjà remarqué qu'il portait cet accessoire tout le temps. Pourtant, ce n'est plus la mode actuelle.

L'allure qu'il dégage me fait penser qu'il se prend pour un Dieu grec. Je ne peux pas nier qu'il est beau garçon, malgré un comportement déplorable. Toujours en les regardant, je continue de monter les marches. Léon me sourit de façon grossière et ça me glace le sang. Agréablement surprise de constater qu'ils ne tentent rien pour m'intimider, je rejoins mon cours de communication.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now