Chapitre 56✅

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Entendre ça de la bouche de Léon me surprend un peu. Finalement leur discussion a eu du bon pour leur relation. Mais peut-être que cela arrange aussi Léon de voir son concurrent se barrer loin de moi.

Je suis complètement démoralisée par la situation. Puis soudain, je pense au mariage qui n'aura pas lieu, puisqu'il part pour un an. Un an sans lui. Ma mère est-elle au courant ? Si elle l'était je pense que je l'aurai su ou alors ...

Effectivement elle est au courant ! Je viens de rallumer mon téléphone et j'ai neuf messages vocaux de sa part. Et deux de la part des parents d'Antoine. Mon Dieu, je n'ai même pas envie d'écouter ça. Néanmoins je pense que le problème du mariage est réglé...

— Un problème ? me demande Léon.

— Oui, ma mère ainsi que les parents d'Antoine sont au courant de son départ et donc de l'annulation du mariage. J'ai onze appels en absences... dis-je un peu en panique.

— Ta mère va devenir hystérique.

— Elle doit déjà l'être et ça, ça me fait peur crois moi.

Pendant qu'on roule pour rentrer, j'appréhende la réaction de ma mère, elle doit carrément péter les plombs à l'heure qu'il est. Elle doit se trouver devant chez moi et trouver porte close. Je n'ai pas envie de la rappeler, j'aimerais zapper cette histoire, mais pourtant il va bien falloir que je la rappelle et je ne vais pas pouvoir attendre demain matin. En plus demain c'est la dernière journée de mes partiels, Antoine a vraiment bien choisi son moment, vraiment !

Une fois de plus je peux dire que ma vie est vraiment un enchaînement d'emmerdes. Et comme si tout ça n'était déjà pas assez, une super surprise nous attend, là, devant chez Léon. Ce n'est pas vrai ? Je ne peux pas le croire.

La voiture rouge de ma mère est garée devant le portail bleu de chez lui. Elle n'est pas dans la voiture, donc elle est à l'intérieur de la maison, avec mon père ! C'est vraiment pire encore !

Le téléphone de Léon se met à sonner et c'est Vincent, qui l'appelle. Ça sent vraiment mauvais, je voudrais disparaître immédiatement.

— Putain c'est la merde, fait Léon en passant devant la voiture à ma mère.

Oh oui c'est la merde. J'ai tout de suite la boule au ventre. Je tremble sans pouvoir m'arrêter. Léon se gare dans le garage et je reste bloquée sur le siège.

— Je ne veux pas descendre, je lui lance en panique.

— Viens, ça va aller, me dit Léon en venant de mon côté m'ouvrir la portière.

Moi je sais que rien ne va bien aller, absolument rien. Ma mère est un dragon et quand elle crache ses flammes, ça peut brûler vif.

Je descends en mode robot de la voiture, ayant l'impression que je vais tomber dans les pommes dès que j'aurai passé la porte d'entrée. Je suis même en train de l'imaginer se battre avec Vincent, mon père.

Finalement, quand on passe la porte et que Victor nous accueille, tout va bien, personne dans le hall, pas de cris à l'horizon. Puis il annonce :

— Ils vous attendent dans le grand salon.

Il est bientôt une heure trente du matin et demain j'ai mes partiels à huit heures, tout va bien ! Je sens que je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit. On avance donc à reculons vers le grand salon, là où sont exposées les photos de familles, très bon choix comme lieu pour parler avec ma mère...

Une fois devant la porte je respire un grand coup et j'ouvre cette dernière me séparant encore du monstre. Là, Vincent se tient debout près de la cheminée qui flambe, en pyjama avec un peignoir. En face de lui, ma mère tout bien apprêtée qui semble calme à mon plus grand étonnement. Il me semble que je reste droite et figée comme un piquet pendant environ une minute, avant que Léon ne me pousse légèrement pour entrer lui aussi dans la pièce.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now