Chapitre 29✅

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Je finis juste de fermer le portillon rouge bordeaux, que ma charmante mère hystérique, furieuse, arrive derrière moi, coiffée de son sublime chignon ou rien ne dépasse. Léon vient heureusement de partir. J'ai juste le temps de me retourner pour faire face à ma mère et sa colère, que je sens la main glaciale de cette dernière s'abattre en un coup sec et rapide sur ma joue. Le coup sec a fini de me réveiller et j'aperçois les yeux furieux de ma génitrice me regarder. Elle semble encore plus en colère que la fois où je me suis enfermée dans la salle de bain de chez ma grand-mère.

— Où étais-tu ? grogne telle.

Je vois qu'elle a des millions de questions en tête. Je suis furieuse contre elle, mais également contre moi-même. Je n'ai pas trouvé le moyen de chercher un mensonge convenable pendant le trajet. J'ai littéralement la gorge sèche. Voyant que je mets trop de temps pour répondre, elle enchaîne :

— Très bien, rentre à la maison et va te changer, c'est moi qui vais t'emmener à ton stage !

Elle réajuste sa jupe, sa mèche imaginaire, puis retourne comme si de rien n'était vers le perron. Je la suis à bonne distance tout en l'écoutant marmonner des choses du style « Elle va m'entendre ! », « Une préceptrice depuis l'âge de trois ans et voilà le résultat ! ».

La domestique attend sur le perron avec un air et un sourire satisfait. Elle aussi je la déteste. Une fois arrivée à sa hauteur, je peux nettement voir qu'elle tressaille de bonheur sur ses pieds.

— Bonjour mademoiselle Alié...

Je l'interromps.

— Bonjour ! dis-je en la fusillant du regard.

Hector, dans la salle à manger, aide la domestique à ramasser le petit déjeuner et me fait une petite grimace gênée pour me montrer qu'il est embêté de ce qu'il m'arrive. Je monte aussi vite que je peux dans ma chambre et y découvre ma mère bien installée sur mon lit, le regard rempli de questions. Cependant, quelque chose a changé, mon bureau d'habitude impeccable est jonché de papiers, de photos et de cahiers.

— Je rêve ! hurlé-je. Tu as fouillé ma chambre ?

— Oui ! avoue-t-elle en se levant précipitamment du lit. Il fallait bien que je découvre la vérité !

Je suis plus que furieuse, elle a fouillé le peu de choses que j'avais essayé de garder pour moi. Toutes les choses qui pouvaient montrer ce que pouvait être ma personnalité. Toutes ces choses qui ne pouvaient pas être exprimées à la vue de tous, sur les murs ou autre, étaient dans mon bureau bien caché dans les tiroirs.

Je reprends un peu mon calme. De toute manière, elle n'a pas pu découvrir grand-chose, il n'y a que des photos de moi et Antoine, des feuilles plus ou moins veilles sur lesquelles j'avais gribouillé des dessins futiles et d'autres où j'avais essayé, étant petites de dessiner ma famille. C'est-à-dire moi et mon père imaginaire en excluant ma mère de chaque dessin. Il y a aussi des livres policiers, la photo de classe de cette année et d'autres choses sans importance, comme une vieille fleur desséchée, des billes que j'avais empruntées à Antoine étant plus jeune, car ma mère ne voulait pas que j'en ai.

— Bien, dis-je le plus calmement possible. Alors qu'as-tu découvert ?

Je suis sûre de moi, il n'y a rien qu'elle puisse trouver.

Je me dirige vers l'armoire prendre un tailleur, il est déjà huit heures moins dix.

— Qui est cet Anderson ? tranche-t-elle d'une voix sanglante.

Je fais un bon sur place, toujours dos à elle. Comment peut-elle connaître Léon ? C'est impossible, il n'y a rien sur lui dans mon bureau. Hector lui, sait juste l'adresse de Léon et même si je lui avais dit que c'était une amie, il n'a pas été dupe quand il a vu la voiture de Léon. Mais jamais Hector ne me trahirait auprès de ma mère.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant