Chapitre 13✅

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Lorsque je déboule sur le parking du centre commercial, Antoine m'attend, adossé à sa voiture. Notre semblant de dispute va-t-elle continuer ? J'ai l'impression que non, car il me prend dans ses bras, une fois à sa hauteur. C'est réconfortant.

— Pardon, je me suis énervé sans véritable raison...Bref, c'était qui ce gars ?

Je réfléchis à la façon d'exposer la chose. Finalement, il le comprend sans que j'ai besoin de répondre.

— Putain, c'est le harceleur ? Je vais le tuer, dit-il en s'éloignant de moi.

Je repense à... C'était quoi ? Un baiser ? Une taquinerie de plus ? Je chasse les images et la sensation que je sens encore sur mes lèvres, de ma tête.

— Antoine, calme-toi. Je ne me suis pas laissée faire. Je lui ai même mis une gifle.

Malgré ça, il ne semble pas moins énervé.

— Peut-être, mais il faut qu'il comprenne qu'il doit arrêter. Je suis capable de lui mettre la raclée du siècle. Crois-moi, il ne t'embêtera plus.

C'est adorable, mais je ne veux pas. J'ai vu Léon se battre... il gagne toujours.

— Non, ne rentre pas dans son jeu.

— Alie, tu ne pourras pas m'empêcher de lui mettre les points sur les i. C'est trop grave ce qu'il fait. Tu en as parlé à ta mère ?

Espérons que cette idée lui passe.

— Non, ça ne sert à rien de lui en parler, tu la connais ! Je ne veux pas avoir plus de problèmes que j'en ai déjà. Et puis, Antoine, personne ne peut rien faire contre ce mec, il est hors d'atteinte, ses parents financent l'université où je suis. Ce mec a le directeur dans sa poche. On ne pourra jamais rien faire. Vaut mieux laisser tomber. Je suis sûre qu'il va se calmer maintenant.

Si je fais le point sur ma vie, je réalise que je vis un cauchemar éveillé. Mon meilleur ami est devenu mon fiancé, ma mère est obnubilée par l'argent au grand dam de ce que je peux en penser, Anna semble aussi coupable que Léon et ce dernier n'a visiblement pas prévu d'arrêter de me harceler.

— Je ne laisserai pas tomber, Alie. Tu es précieuse à mes yeux.

Je le serre dans mes bras. Antoine est un véritable ami. Je lui demande ensuite de m'expliquer s'il a pu apaiser les choses avec l'hystérique Camille.

— Clairement, c'est mort, annonce-t-il d'un ton lasse.

J'enchaine rapidement avec un "Ah" défaitiste. Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je commence à geler sur place.

— Mais je ne vais pas batailler, dans quelques mois nous serons mariés. Je ne vais pas me torturer l'esprit avec une fille que je connais depuis quelques semaines.

"Dans quelques mois nous serons mariés". Ces mots ne cessent de se répéter dans ma tête comme un écho, c'est juste atroce. Une fois de plus, la réalité me tombe dessus. Pourtant j'espère encore pouvoir faire capoter ce mariage.

— Antoine, je suis fatiguée de tout ça, dis-je les larmes aux yeux.

Il reporte l'attention sur moi et sur mes larmes qui dévalent sur mes joues. Je croyais être forte et pourtant, je ne fais que pleurer et m'apitoyer sur mon sort. Il se passe trop de choses compliquées dans ma vie.

— Alie, ne pleure pas, dit-il en essuyant de son pouce mes joues humides. Si tu n'es pas bien, je pense qu'il vaut mieux annuler pour ce soir...

Ce soir ? Encore un coup foireux d'on on ne me m'a pas prévenue ?

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin