Chapitre 43✅

23 3 3
                                    

Je me sens paniquée.

Et si je me trompais ? Ce serait une catastrophe de jugement qui pourrait blesser. Mais pour une fois, j'ai l'impression que mon intuition est la bonne. Une fois dans le garage, j'annonce la destination à Hector :

— Déposez-moi chez Léon Anderson s'il vous plaît.

Il acquiesce semblant quand même soucieux et démarre la voiture. Au bout de quelques minutes, je lui demande :

— Pourquoi m'avez-vous posé des questions sur monsieur Green la dernière fois ?

Il ne paraît pas très étonné par ma question.

— Excusez-moi, je n'avais pas voulu être indiscret. C'était par curiosité, rien de plus.

Je suis sûre que c'est pour autre chose, je le sens curieux, préoccupé. Une fois chez Léon, je vais à mon avis faire l'effet d'une bombe.

Devant le portail bleu marine de la famille Anderson, je dis à Hector de rentrer à la maison. Je prendrais certainement un taxi pour rentrer. La soirée peut être assez longue, en vue de la bombe que je vais lancer. Je me dirige vers l'interphone et mon téléphone sonne en annonçant maman sur l'écran. Je slide l'appel et coupe mon portable. Je sonne.

— Famille Anderson Green, bonsoir.

Je reconnais la voix de leur domestique s'appelant Victor.

— Bonsoir, excusez-moi pour le dérangement à cette heure. Je suis mademoiselle Valmont. Est-ce que Vincent Green est là ? J'aurai à lui parler de quelque chose d'important.

— Je regrette mademoiselle, mais toute la famille est absente. Revenez demain.

Je suis déçue, je ne peux pas attendre demain. Ce que je crois vrai me charpie les tripes, j'ai besoin de connaître la vérité maintenant. Il faut que je le voie tout de suite.

Alors, je décide d'attendre qu'ils rentrent. Après tout, ils vont bien finir par rentrer. Ils se passent une bonne heure avant que j'aperçoive le Range rover blanc du beau père de Léon. La voiture freine devant le portail qui s'ouvre juste après. Je peux voir monsieur Green au volant et Léon sur le siège passager. Soudain, Léon me voit et il descend de la voiture avant que son beau-père ne s'engage dans l'allée. Je me souviens subitement de ma dernière conversation avec lui.

— Aliénor ? dit -il en s'approchant de moi. Qu'est-ce que tu fais là ?

Il a l'air fatigué, son ton est neutre.

— Je suis venu parler à ton beau-père.

Il fronce les sourcils.

— À cette heure-ci ?

— Oui, je crois qu'il faut que je discute avec lui de toute urgence.

Il se gratte la tête un peu dubitative quant à mon explication et me fait signe de le suivre. On arrive devant leur grand garage et Vincent Green en sort, les clés de sa voiture en main. Léon ne m'a même pas demandé ce que je voulais à son beau-père, il n'a pas paru curieux.

— Bonsoir Aliénor, quelle surprise.

Quant à Léon, il me laisse et rentre dans sa demeure. Je vois ainsi toute la distance qu'il essaye de mettre entre nous.

— Bonsoir, excusez-moi de vous déranger aussi tard, mais il faut absolument que j'élucide quelque chose.

Il me regarde perplexe.

— Oh et bien vas-y je t'écoute.

— Il vaut mieux que l'on soit assis.

Il écarquille grand les yeux. Puis il me sourit et m'entraine vers la maison. Nous allons au salon et il me propose un café, ce que j'accepte. Une fois qu'il est de nouveau dans la pièce, je ne sais pas comment lui annoncer ce que je m'apprête à lui dire. Il me regarde prêt à m'écouter. Je regarde de nouveau les cadres sur le manteau de la cheminée.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOnde histórias criam vida. Descubra agora