Chapitre 45✅

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Le lendemain en arrivant devant la grille de l'université, j'aperçois Léon, Edward et Tristan. Je me demande s'il faut qu'on joue dès à présent la comédie devant Léon, afin de le rendre jaloux, ou du moins espérer une réaction.

Le repas chez lui est dans deux jours à peine. Alors de moi-même je salue de loin Tristan, qui me répond en envoyant un bisou dans les airs et en me faisant un clin d'œil. Léon regarde la scène avec un air suspicieux, puis se dirige seul vers le bâtiment. C'est à croire que même m'apercevoir de loin lui fait peur. Ensuite, Anna me rejoint et me raconte la soirée qu'elle a passée avec Edward. Ils ont joué pas mal de temps à la console, ce qui a déclenché pas mal de crises de rire et ensuite ils ont mangé fast food avant qu'Edward ne rentre chez lui.

Anna a passé une bonne soirée, même si pour le moment tout ça reste amical. Bien sûr, elle espère qu'ils se rapprochent un peu plus chaque jour. J'ai ensuite expliqué mon plan machiavélique au sujet de Tristan et Anna m'a clairement pris pour une folle, mais elle a dit que ça pouvait surement marcher.

À midi, toujours dans le but de mettre le doute à Léon, Tristan a mangé avec moi, seul à seul. On a pu mettre au point quelques trucs pour le repas de dimanche. Léon nous a parfois jeté un coup d'œil, mais il va vite finit par sortir du self. Tout ça devait sûrement l'agacer.

Et après deux jours de silence de la part de ma mère, celle-ci m'appelle.

— Oui ? dis-je en décrochant.

— Aliénor, je suis désolée de t'avoir menti. Seulement, il faut que tu saches que commencer des recherches sur ton père n'est pas une bonne idée. Tu as vécu sans lui pendant dix-neuf ans, tu n'as pas besoin de lui maintenant.

Son ton est froid et détaché. J'ai vraiment envie de raccrocher.

— Tu ne pourras pas m'arrêter cette fois-ci. Maman, est-ce que tu m'aimes au moins ?

— Cela ne t'apportera rien de bon, répond-elle sans répondre à la question.

— Maman est-ce que tu m'aimes ?

— Oui évidemment. J'ai fait tout ça pour ton bien.

Pour mon bien ... plutôt pour son bien à elle.

— Je ne suis pas sûre que m'avoir caché l'existence de mon père était pour mon bien. Tu as juste voulu te débarrasser de lui quand celui-ci est devenu incapable de faire quoi que ce soit. Tu as eu peur du regard des gens et tu l'as abandonné. Et de mon côté tu n'as fait que contrôler ma vie et me mentir ... Je ne veux pas devenir comme toi maman, vraiment je veux être tout ce que tu n'es pas.

Je raccroche. Elle n'est toujours pas prête à m'entendre.

Une fois sortit du self, Léon se pointe devant moi, le regard furax. Va-t-il enfin me demander ce que je fais avec Tristan ?

— Aliénor, c'est quoi cette histoire avec mon beau-père ? me demande-t-il avec froideur.

Je ne m'attendais pas à ça.

— Je crois qu'il est peut-être mon père, dis-je calmement.

Il fait les gros yeux.

— Je croyais que ton père était mort ! rétorque-t-il vivement.

Je le sens en colère.

— Je le croyais aussi, avant que ma mère ne fasse une gaffe !

— C'est incroyable, il faut que tu t'immisces encore plus dans ma vie !

À l'instant même, il se détourne de moi et entre dans le bâtiment en donnant un coup de pied dans la porte. Je comprends qu'il puisse être en colère, mais tout ça va encore un peu plus m'éloigner de lui, c'est sûr. Tristan arrive derrière moi et me prend par les épaules.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now