Chapitre 30✅

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— Ah bon ? Et pourquoi le fait que je sois au volant est un problème ? demande Antoine après lui avoir dit que je ne voulais pas lui en parler en voiture.

— S'il te plait Toine, c'était une journée affreuse... expliqué-je avec un ton sévère.

Il enfile ses lunettes de soleil et s'engage sur l'autoroute.

— En effet, tu as l'air sur les nerfs, c'est à cause de ta mère ?

Je ne réponds pas, je ne peux pas lui expliquer tout ça maintenant.

— Bon très bien, tu me raconteras ça une fois rentré, dit-il résigné.

— Je n'aurais sûrement pas le temps.

Il jette un regard fâché en ma direction.

— Comment ça ?

— Enfin pas ce soir en tout cas. Je dois me préparer pour aller au dîner d'entreprise de Monsieur Sarte et je ne sais pas à quelle heure je rentrerai, mais ne t'inquiète pas je prendrais un taxi pour y aller et revenir.

— D'accord, par contre je préfère t'y emmener et te ramener. Tu me raconteras tout demain alors, dit-il sur le ton du grand frère.

J'acquiesce. Le trajet est assez rapide et nous arrivons enfin chez lui. Il me reste moins de quarante-cinq minutes pour prendre une douche, m'habiller, me maquiller et me coiffer. Autant dire que ça va être un marathon.

Une fois arrivée chez Antoine, Elisabeth m'accueille la première, coiffée d'une queue de cheval et d'un tablier de cuisinière à pois rouge, elle sent bon la vanille et semble surprise de me voir.

— Bonsoir Aliénor. Antoine, dit-elle en se tournant vers son fils, tu ne m'avais pas dit qu'Aliénor venait chez nous ce soir, je n'ai fait à manger que pour deux... (Elle se retourne vers moi), mais ce n'est pas grave, je vais faire autre chose, ne t'inquiète pas.

Apparemment le père d'Antoine n'est pas là ce soir. Je suis presque contente de cette nouvelle. Au moins, il n'y aura pas de phrase du genre « Vous êtes si beau ensemble », « Je savais que vous étiez destiné à être ensemble », ou « À quand le mariage ? ».

Si chez moi ma mère ne met jamais un pied dans la cuisine ou alors juste pour crier sur le cuisiner, Elisabeth au contraire adore ça, surtout faire de la pâtisserie. Je me souviens que pour chaque anniversaire de son fils, elle faisait elle-même les gâteaux, c'est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui. Ma mère n'a jamais essayé et de toute façon elle me disait toujours « Nous avons un personnel pour ça ».

— Tu es très jolie avec ton tailleur ma petite Aliénor, continue-t-elle en me regardant avec un sourire.

C'est un compliment tout bête, mais pourtant ça me donne envie de haïr ma mère encore plus.

— Merci, et excusez-moi pour le dérangement je suis vraiment...

— Oh ce n'est rien, me coupe-t-elle, tu peux rester autant que tu veux. Il n'y a aucun problème et je suis sûre qu'Antoine est ravi, dit-elle sur un ton des plus doux.

Je lui fais un large sourire. Antoine arbore un petit sourire, visiblement il savait que ma visite prolongée chez ses parents ne dérangerait absolument pas sa mère, au contraire.

— Merci beaucoup. Par contre, ne vous embêtez pas à faire manger pour moi, je ne mangerai pas là ce soir, je suis invité au dîner d'entreprise des Éditions Sarte.

Elle paraît un peu déçue.

— Oh, mais, il est déjà très tard, fait-elle remarquer en regardant sa montre, auras-tu le temps de te préparer ?

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now