Chapitre 58✅

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Si ça se trouve, c'est un piège ? Je suis peut-être trop naïve ?

Je reviens vers Preston Spark, mais je laisse au cas-ou, une distance de trois mètres environ entre nous, pour me mettre à courir s'il le faut une fois de plus. D'ailleurs, mon taxi ne montre toujours pas le signe de son nez et cela m'inquiète. Preston me regarde, les mains dans ses poches. Son regard dégage vraiment quelque chose d'intense. J'ai vraiment beaucoup de questions à lui poser. Et je commence direct :

— Comment se fait-il que tout à coup tu veuilles me protéger ? Et de quoi d'ailleurs ? Qui es-tu au juste ?

Il me sourit brièvement et de manière très sérieuse il me répond après quelques secondes de silence.

— Preston Spark pour te servir, dit-il en faisant une courbette. Depuis cette nuit ou je t'ai croisé, tu m'as intrigué et j'ai senti que tu vivais des choses difficiles, du coup j'ai décidé que je devrais t'aider.

Là, il me fait peur. Comment quelqu'un de sensé peut-il raisonner ainsi ? C'est complètement absurde. On ne se connait pas !

— Excuse-moi de te le dire, mais ton comportement est suspect. Et je sais déjà ton nom, ce que je veux savoir c'est qui es-tu vraiment ?

— Preston Spark, vingt-deux ans, brun, les yeux verts, charismatique, bienveillant, étudiant dans ton université. Que veux-tu savoir exactement ?

Ce garçon ne m'apprend rien de ce que je voudrais savoir réellement.

— Tu mens ! je dis aussitôt.

Il plisse les yeux et commence à marcher vers moi.

— Non, dit-il calmement.

Je me mets à reculer aussitôt. Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce garçon, il est trop étrange pour ne pas paraître suspect. Mais que fait mon taxi ? Léon va s'inquiéter de ne pas me voir rentrer à l'heure prévue.

— Non, je veux dire, tu mens parce que tu ne fais absolument pas partie de mon école, je le sais. Alors, reste où tu es ! Ne m'approche pas.

Là, il sourit à pleine dent du genre psychopathe.

— Tu es maligne dis donc, fait-il en se rapprochant toujours de moi.

La scène vue de loin doit paraître assez bizarre, on se parle tout en marchant au beau milieu de la nuit, moi à reculons et lui en avançant vers moi. Je suis sûre qu'on a parcouru un peu plus de cinq cents mètres comme ça. Clairement je recule sans savoir ce qui se trouve derrière moi, je ne dois pas le quitter des yeux.

— Alors pourquoi portais-tu cet uniforme ? Où l'as-tu volé ?

Soudain je trébuche du trottoir comme une idiote et ce fameux garçon me rattrape de justesse avant que je ne tombe à terre. Visiblement j'aurai du prendre plus de distance, parce que la je suis carrément collé à lui dans ses bras. Il me regarde quelques secondes comme s'il attendait un truc. J'ai la vague impression qu'il essaye de me charmer rien qu'avec son regard. Quel étrange jeune homme !

— Lâche-moi ! lui hurlé-je dessus avant d'essayer de m'écarter de lui.

Mais il me rattrape par le bras. Il me fait vraiment peur. Il ne veut pas me laisser partir. J'entends d'ailleurs mon taxi qui doit tourner devant le restaurant à m'attendre, je vais le louper à cause de ce fou. Jamais je n'aurais dû m'intéresser à lui, ça m'apprendra à être trop curieuse. Et le temps où j'avais deux chevaliers servants pour me sauver à disparu.

— Mais n'ait pas peur, je ne vais pas te violer voyons ! fait-il en essayant de me contrôler.

Là, c'était la phrase de trop, je lui donne une gifle et je sens les larmes monter. Il parait un peu choqué par mon geste.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now