Chapitre 16✅

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Bientôt débutent les vacances de Noël.

Cela veut dire, repas de famille avec mes "beaux parents", donc super ambiance avec Antoine, avec qui ma relation est un peu tendue depuis l'épisode au gymnase.

Léon m'embrassant et moi restant là plantée comme une idiote. Plus j'y pense, plus je me sens conne. Je n'ai même pas voulu l'approcher à nouveau pour lui demander des explications au sujet d'Anna.

Les partielles arrivent aussi à grands pas et malgré mon super niveau, ses examens me stressent en plus de tout le reste. Je ne suis pas aussi assidue en cours que je le voudrais. Pas étonnant quand toute ma vie part en vrille.

Mais le pire, c'est le stage avec mon professeur malsain durant tout une semaine et la séance photo avec mon "fiancé" pour un article sur notre relation de couple.

Assise sur une banquette en cuir noir depuis plus d'une heure, dans le grand dressing rempli à craquer de vêtements sortis tout droit d'Eve en couleur, ma mère me sort de mes pensées.

— Aliénor ! crie cette dernière en claquant des doigts pour attirer mon regard.

Je sursaute et replonge mon attention sur les deux paires d'escarpins que tient la domestique dans ses mains.

Je recadre mon attention sur les chaussures.

— Tu es distraite comme pas deux, c'est vraiment insupportable.

Je ne suis pas distraite. J'en ai juste marre d'être enfermée dans cette pièce à choisir les vêtements et les chaussures pour le shooting qui ne m'enchante pas. Ma mère est complètement euphorique à l'idée de voir ses vêtements portés sur moi, sur la première de couverture d'un magazine en compagnie de mon « fiancé ». Mon mariage est la clé pour sauver l'entreprise, me rappelle-je avec dégoût. La domestique agite une fois de plus les chaussures.

— Alors lesquelles ? répète ma mère.

Honnêtement, je ne vois pas de différence notable, hormis la brillance. Alors, pour faire un choix, je décide de prendre celle de droite. Les moins tape-à-l'œil. Ma mère jette un coup d'œil sur la paire d'escarpins que je viens de choisir et finalement annonce à notre domestique :

— Mettez celle de gauche dans la valise.

Me demander mon avis est simplement là pour l'éthique. Ma mère finit toujours pas décider elle-même. Elle regarde ensuite un portant avec des robes de soirée.

— Est-ce que mon avis a vraiment une réelle utilité ? dis-je en la regardant.

Sans déporter son attention des robes, elle me répond naturellement :

— Non pas vraiment. De toute façon, tu n'as jamais eu de goût en ce qui concerne la mode.

Au moins je peux me dire que ma mère sera toujours sincère avec moi. Elle ne prend jamais de pincette pour me dire quelque chose.

Quand j'ai eu trois ans, l'âge où je me suis rendu compte que des enfants de ma classe avaient des papas pour venir les chercher à la sortie de l'école alors que moi non, hormis Hector les quatre-vingt-quinze pour cent du temps... j'ai demandé à ma mère très prévenante avec moi, où était mon père.

Elle m'a répondu sèchement qu'il était mort dans un accident de voiture quand j'étais encore dans son ventre peu de temps après leur mariage. De ce fait, je ne porte pas le nom de mon père, car il ne savait pas que ma mère était enceinte. Je n'ai donc pas été reconnu par ce dernier.

Petite fille innocente que j'étais, je ne comprenais pas ce qu'était la mort. Ma mère a su trouver les mots justes pour m'expliquer. Me donnant en exemple le chat écrasé sur la route.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉDonde viven las historias. Descúbrelo ahora