Chapitre 37 ✅

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Ce matin au réveil, je suis forcé de constater que je n'ai reçu aucun message, que ce soit de la part d'Antoine ou de Léon. Antoine me fait vraiment la tête. Est-ce seulement à cause de Léon ou est-ce aussi à propos de Natacha ? Et cet idiot de Léon pourquoi ne me répond-il pas ? Tout ça me rend d'une humeur massacrante.

Après le petit déjeuner, je rejoins ma mère sur le péron. Elisabeth et Antoine doivent arriver d'une minute à l'autre. Au bout de quelques secondes, j'aperçois l'Audi noir d'Antoine fendre l'aller. Va-t-il m'adresser la parole ? Où va-t-il m'ignorer ?

Elisabeth descend de la voiture une fois garée devant notre maison et m'embrasse moi et ma mère. Elles échangent quelques frivolités. Antoine salue ma mère et me tape rapidement la bise avant de repartir vers sa voiture, sans m'adresser le moindre regard. Cette journée va vraiment être longue et ennuyante à mourir.

Je monte à l'arrière avec Elisabeth qui laisse le siège passager à ma mère. Antoine m'évite même du regard dans le rétroviseur, c'est dingue. Très remontée par son comportement d'enfant, je lui demande ouvertement devant tout le monde:

— Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels hier soir ? Je sais que tu as délibérément refusé de me répondre.

Ma mère et Elisabeth se tournent vers moi. Antoine me jette enfin un coup d'œil dans le rétroviseur. Je le regarde avec insistance. J'attends sa réponse avec impatience.

— J'étais occupé, lâche - t-il d'un ton neutre.

Bien, il ne s'excuse même pas. Et cette réponse n'en est pas une. J'ai envie de lui demander "Occuper avec Natacha ?", mais je n'ai pas envie de le lui demander devant sa mère et la mienne.

Une fois devant l'agence immobilière, je regarde une fois de plus mon téléphone, afin de voir si Léon m'a écrit. Mais rien. L'agent immobilier nous explique qu'il a trois biens à nous montrer. Elisabeth et ma mère écoutent attentivement l'agent, quant à Antoine c'est autre chose, il est constamment sur son téléphone et sort dehors fumer une clope. Il n'a pas l'air emballé du tout par cette histoire de vivre à deux. Je sors le rejoindre, il faut qu'on parle seul à seul. Il est en appui contre le mur avec sa cigarette à la bouche, il ne cille même pas d'un pouce quand je me mets face à lui. Il regarde carrément au-dessus de ma tête.

— Tu n'as pas répondu à ma question Antoine, pourquoi m'ignores-tu délibérément ?

II souffle est fini par écraser sa cigarette sur le rebord d'une poubelle.

— Parce que j'ai besoin de réfléchir, dit-il avec froideur.

— Réfléchir à quoi ? dis-je précipitamment.

Là pour le coup il me regarde avec intensité. Mais sans me répondre, il rentre dans l'agence. J'en ai vraiment plus que marre d'être ignoré par tout le monde. Soudain, mon téléphone vibre et c'est un message de Léon.

Léon: Excuse-moi d'avoir été comme ça hier.

C'est tout ? Énervée comme je suis, je ne réponds même pas. Je me contente d'attendre devant la porte de l'agence. Quelques minutes s'écoulent et l'agent suivi de ma mère et celle d'Antoine en sortent. Tout le monde grimpe dans une grosse voiture. Personne ne parle durant le cours trajet et tant mieux.

Nous arrivons devant la première maison. C'est une maison moderne, toit plat, avec piscine. On visite le spacieux jardin. L'intérieur est grand et lumineux. Je regarde toutes les pièces avec attention, alors qu'Antoine passe à peine la tête dans chacune d'elles. J'aime bien la maison, il y a trois grandes chambres dont une avec sa propre salle de bain. À l'annonce du prix, je trouve la maison assez chère, mais ça n'a pas l'air d'effrayer Elisabeth ou ma mère. Les deux autres visites sont différentes, les maisons sont de véritables petits châteaux. C'est le double du prix aussi, mais je les préfère nettement à la première. Est-ce parce que j'ai vécu toute ma vie dans une maison de maître que ce style me plait mieux ?

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉWhere stories live. Discover now