365 Jours avant la Mort - [Terminée]

Chapitre 11 - part. 2

"Mon cadeau est merdique". Voilà ce qui tourne en boucle dans ma tête lorsque je claque la porte de chez moi, le lendemain.

Ma mère n'était pas à la maison lorsque je suis partie, elle a décidé de partir en France pour passer ses vacances seule et tranquille, puisque je ne serais pas avec elle, comme si ça la chagrinait. De toute façon, elle ne m'adressait plus la parole, même si ça ne changeait pas énormément de d'habitude.

Il fait froid, et des petits flocons de neige tourbillonnent autour de moi. Pour l'occasion, j'ai laissé tomber provisoirement le noir. Je porte une longue robe claire et j'ai mis des escarpins, mais j'ai tout de même mon grand manteau sombre, que je ne pouvais pas me résoudre à abandonner au fond de ma penderie.

Je sers contre mon cœur la compilation de morceaux que j'ai préparée pour Luke, en espérant qu'il ne va rien m'offrir, ou, dans le pire des cas, rien de mieux que moi. Je déteste déchirer les paquets cadeaux et afficher un sourire satisfait. Je ne sais pas, ça me met à l'aise que l'on m'offre des choses, moi qui n'ai jamais rien reçu d'autre qu'un cookie moisi pour mon anniversaire.

Je traverse le grand jardin enneigé et respire un bon coup. Je stresse énormément à l'idée de rencontrer la mère de Luke. Je frappe trois petits coups à la porte, observant attentivement la buée qui s'échappe de ma bouche et monte lentement dans le ciel.

Une grande femme, d'une quarantaine d'années tout au plus, apparaît dans l'embrasure de la porte, et ouvre grand les bras, un sourire immense peint sur le visage.

- Oh ! s'exclame-t-elle. Tu dois être Diana ?

- Oui, c'est moi, je réponds, intimidée par cette jolie femme à la coiffure parfaite. Bonjour madame.

Elle hoche la tête et chasse mes mots d'un geste de la main avant de me faire signe d'entrer. Je lui rends son sourire et la sert dans mes bras. Je suis un peu surprise par ce contact familier, mais je me sens tout de suite plus « à la maison ». Je pénètre dans la maison et une odeur de dinde farcie me parvient directement de la cuisine. Aussitôt je me détends

Et puis j'aperçois Luke, de l'autre côté de la pièce, descendant gracieusement l'escalier en bois noir. Mon cœur se sert et une bouffée de chaleur m'envahie. Il est si beau, dans son costume noir, les cheveux légèrement décoiffés et vers l'arrière, et la mâchoire saillante, fraichement rasée.

- Diana... souffle-t-il entre ses dents en s'avançant vers moi. Tu es... magnifique.

Je souris, gênée par ce compliment. Je ne me sens pas à ma place, pas à la hauteur. J'ai l'impression de faire tâche dans cette petite famille de gens si beaux et présentables.

- Merci, toi aussi, chuchoté-je d'une voix faible.

Il s'avance et me sert vivement contre lui, avant de me relâcher et de se tourner vers sa mère. Je savoure le contact de sa peau contre la mienne et le laisse partir à regret. Je me sens tellement bien dans ses bras, comme s'ils constituaient un bouclier indestructible qui me protégerait de toutes les horreurs de la vie.

- Maman, je te présente Diana, dit-il en passant une main autour de ma taille. Elle...

- Elle est très jolie, et elle a l'air très adorable ! s'écrie-t-elle en tapant dans ses mains comme une petite fille surexcitée.

Cette femme est tellement énergique et souriante que je me sens d'autant plus mal à côté, dans ma petite jupe, serrant fort le paquet mal fait contre ma poitrine.

Le visage de Luke s'éclaire et il affiche une mine satisfaite.

- Tu veux que l'on t'aide à préparer le repas ? demande-t-il à l'attention de sa mère.