Chapitre 15

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     Lorsque je me réveille le lendemain, la pièce dans laquelle je me trouve m'est inconnue. Je le vague souvenir d'être montée sur le toit couvert de neige au milieu de la nuit, mais était-ce réel, ou seulement une déficience de ma mémoire ? Je veux dire, parfois, je fais des choses vraiment stupides et lorsque j'y repense plus tard, je ne peux m'empêcher de penser que je suis vraiment bête par moment.

Un soleil timide filtre à travers les flocons sur la fenêtre et font scintiller les murs blancs. Euh, pause. Depuis quand ai-je des murs blancs dans ma chambre ?

Je me retourne et découvre dans un sursaut que je ne suis pas seule.

Oh mon dieu, ne me dites pas que je suis dans le lit de Luke ?!

Je cligne plusieurs fois des yeux, comme s'il s'agissait d'un mirage. Mais le doux visage endormi face à moi ne bouge pas d'un poil.

Oh mon dieu, si !

Je m'assois et passe une main sur mon visage.

Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu !

Je saute du lit, regroupe mes affaires et au moment où je franchis la porte, une voix résonne dans mon dos.

-      Tu te sauves déjà ?

Je fais volte-face et observe Luke à moitié endormi, les cheveux ébouriffés et des petits yeux brillants. Il se redresse sur ses coudes et me souris.

Qu'est-ce qu'il est beau, bon sang...

-      Il faut que je rentre chez moi. Je n'aurais pas dû passer la nuit-là avec toi, et...

-      Et ?

-      Je t'en supplie, dis-moi que... Dis-moi que l'on a rien fait ! je m'exclame.

Il ricane et s'assied en repoussant le drap, dévoilant alors un torse parfait, légèrement musclé.

-      Hé, pouffe-t-il. Relax, on a juste dormi ! Et tu n'as pas besoin de rentrer chez toi, je te signale que personne ne t'y attend.

Je baisse les yeux, d'un côté embarrassée d'avoir posée une question aussi idiote, d'un autre, seulement triste (à nouveau). Moi aussi, j'aurais bien aimé avoir une mère surprotectrice, qui me demande en permanence où je vais, avec qui, et qui s'inquiète dès que j'ai quelques minutes de retard. Au lieu de quoi, il vient juste de m'exposer la réalité des faits. Personne ne m'attend chez moi. Et personne ne m'y attendra jamais.

-      Nous sommes lundi, Luke. Et nous avons cours le lundi. Comme tous les autres jours de la semaine, exceptée le samedi et dimanche, et également pendant les vac...

-      Je sais parfaitement quels jours nous travaillons. Mais est-ce que nous sommes vraiment obligés d'y aller ?

Je pose mes poings sur mes hanches et plante mon regard dans le sien.

-      Oui. Dépêche-toi.

-      Si j'avais su que les cours te stressaient autant, je t'aurais laissée seule dans ton coin.

J'ouvre de grands yeux, et ma mâchoire en tombe d'elle-même.

-      Attend, pardon ?

-      Ok, dit-il en passant une main dans ses cheveux. Ce n'était pas ce que je voulais dire. J'ai pas assez dormis, arrête de vouloir me tirer du lit.

Je grogne et croise les bras sur ma poitrine.

-      Je te préviens, dis-je, quelque peu blessée. Si dans dix minutes tu n'es pas en bas, je pars sans toi.

365 Jours avant la Mort - [Terminée]Where stories live. Discover now