Chapitre 18

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- Voilà, dit l'infirmière en posant son matériel. J'ai fait de mon mieux, mais ce n'est pas top. Il vaudrait mieux montrer ça à votre médecin afin qu'il évalue le risque d'infection.

- Merci beaucoup.

- Rentrez chez vous maintenant, vous avez besoin d'une bonne sieste. Et si ça s'aggrave et que la plaie ne cicatrise pas, n'hésitez pas à aller aux urgences.

Je la remercie encore une fois et sort, encore tremblante sur mes jambes. Il faut que je me calme et qu'à l'avenir, je ne m'emporte pas de la sorte contre Luke.

L'infirmière le rappelle dans son petit bureau, et, vilaine fille que je suis, je colle mon oreille contre la porte pour saisir leur conversation.

- Eh ben, elle est assez spéciale ta copine. Qu'est-ce qui lui a pris, tout à coup ? demande la jeune femme.

Non mais je rêve ! De quoi se mêle-t-elle, bon sang ?

- Elle va mal, c'est tout. Elle est un peu dépressive sur les bords, pas la peine d'en faire tout un plat.

J'adore lorsqu'il prend ma défense, mais je déteste toujours autant être au centre de l'attention.

- Un peu dépressive ? Ça tu l'as dit ! pouffe-t-elle comme une petite fille.

Mais quelle garce celle-là ! Elle ne peut pas juste se mêler de ce qui la regarde ?

- Écoutez, je n'ai absolument pas envie de parler de ça avec vous, tonne la voix de Luke. C'est vraiment super gentil ce que vous avez fait pour elle, mais ses histoires ne vous regardes pas. Elle est dépressive et probablement suicidaire, et il lui reste à peine plus d'une semaine à vivre. C'est tout ce que vous devez savoir.

J'entends un soupire, provenant de l'infirmière.

- Je ne sais pas ce que deviens la jeunesse, mais de mon temps, les choses étaient bien différentes. Tous ces jeunes qui tournent mal, je ne comprends pas...

- Ne faites pas de son cas une généralité. Maintenant, je vais vous laisser. Au revoir, dit Luke, avant de me rejoindre dans le couloir.

Il passe devant moi sans un regard, visiblement tendu, et je lui emboîte le pas, l'air de rien.

- Je ferais mieux de rentrer chez-moi comme l'a dit la dame.

- Certainement pas, crache-t-il en faisant volte-face.

Je me fige et hausse un sourcil. Qu'est-ce qui lui prend, tout à coup ?

- A partir de maintenant, je ne te quitte plus d'une semelle. Alors tu viens chez moi, et tu ne discutes pas. Je compte bien profiter de cette dernière semaine avec toi.

Il insiste bien sur le mot "dernière", comme pour me faire culpabiliser encore un peu de l'abandonner. Il n'a d'ailleurs jamais été aussi sec avec moi, je regrette un peu son habituelle douceur.

Lorsque nous arrivons chez lui, il monte à toute allure dans sa chambre et je dois le suivre en courant.

- Eh ! Attend moi !

- Tu m'as déçu, Diana.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

Il se laisse tomber sur son lit tandis que je me poste face à lui, les bras croisés sur ma poitrine.

- Tu sais très bien.

- Luke, je souffle. S'il-te-plait, c'était il y a presqu'un an. Et tu n'étais pas là, il y a un an.

Je sais qu'il parle des marques sur mes poignets, mais je n'ai aucune envie de continuer cette conversation. J'aimerais juste que certaine chose reste entre moi et moi.

- Tu sais qu'il t'en voudrait. Je parle de ton Ange. Il t'en voudrait énormément pour ce que t'as fait.

– C'est de sa faute si j'ai fait ça. Et il n'est plus là, alors la question ne se pose pas.

- Bien sûr que si elle se pose ! explose-t-il.

J'écarte les bras et lève les yeux au ciel.

- Pourquoi tu cries ? je demande, accablée par la proportion démesurée que prend la situation.

- Parce que tu me rends complètement malade Diana ! Tous les jours, du moment où je me lève à celui où je me couche, tu es dans mes pensées. Tu comprends, je suis toujours en train de me faire un sang d'encre pour toi, tandis que tu gambades à droite et à gauche pour faire les quatre cent coups ! S'il était là, devant toi, tu sais ce qu'il te dirait ton Ange ? Il te dirait la même chose que moi.

J'explose de rire et frappe mes cuisses de la paume des mains. Il ne sait pas de quoi il parle, vraiment, il n'en a aucune idée. Il croit comprendre tout un tas de choses, mais il se trompe sur toute la ligne.

- S'il était là, ça signifierait qu'il ne serait pas mort. Et s'il n'était pas mort, c'est moi qui n'en serais pas là. Alors non, non et non, la question ne se pose pas. Je sais que tu te fais des soucis pour moi, et que je t'inflige toutes les peines du monde. Je te prie de m'en excuser, mais c'est comme ça. Tu ne peux pas me changer, Luke. Sois tu acceptes la personne que je suis et tu t'adaptes, sois tu vas trouver quelqu'un d'autre. Il y a des tas de files qui n'attendent que toi. C'est comme si tu adoptais un chat, tu ne choisis pas son caractère.

- Sauf que la différence, Diana, c'est que moi, je ne t'ai pas adoptée. Je t'ai aimé depuis le début, et chaque jour ça me poursuit partout où je vais. Parce que je t'aime tellement fort que toutes les choses que je vois, que je touche, que je sens, me ramène à toi, et j'ai juste envie que tu restes encore un peu à mes côtés.
« Avant, je savais que chaque chose avait sa place dans l'univers. La Lune était de la nuit, le soleil du jour. Le feu brûlait, et la glace glaçait. Et toi, tu as débarqué, comme ça, sans prévenir. Personne n'avait rien demandé mais tu t'es fait ta place dans l'ordre des choses. Et j'ai perdu la notion de tout. Je me suis mis à aimer des choses que je détestais et que je ne pensais jamais aimer. J'ai cessé de faire attention à mon physique parce que toi, tu t'en fichais avec une facilité déconcertante et je t'enviais.
« Je ne sais même pas si tu te rends compte à quel point tu changes les normalités du monde lorsque tu les touches. J'étais normal, et tu vois, maintenant, lorsque mon cœur bat, il ne le fait plus que pour toi, mon amour.

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Bonne journée à toutes ❤️

365 Jours avant la Mort - [Terminée]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora