Chapitre 34 - On touche pas à ma famille

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PDV Melvin

Lundi 28 sept2012

22h00

- Hey gamin, tu montes ou tu montes pas? Je vais pas passer la nuit ici.

Le chauffeur me regarde attendant une réponse mais rien ne sort, je suis tétanisé. Ça fait tellement longtemps que je ne suis pas monté dans un bus...tellement longtemps que je les évitent... J'ai pas envie de monter dedans... mais ma raison m'y encourage. Je sais que si je ne fais rien, Soan risque de s'attirer des ennuis. Il était si en colère...c'est évident que ce connard de Jordy va pas s'en sortir sans un bleu. Seulement la colère est un sentiment néfaste et je ne voudrais pas qu'il commette l'irréparable. Non pas que je le crois capable d'être violent au point de tuer, surtout qu'il sait a quel point la vie est précieuse, mais un accident est si vite arrivé...

J'ai peur de cette grosse masse de métal roulante qui m'a enlevé un des êtres que j'aimais le plus au monde, mais j'ai aussi peur pour mon copain. Bien plus peur. J'inspire un coup, avale difficilement ma salive et gravit les deux marches de l'autocar. Les mains tremblantes, je paye ma place et indique mon arrêt. Je m'assois tout devant et n'oublie pas d'attacher ma ceinture. Le véhicule de transport prend la route et je sens l'angoisse me gagner. Les bruits ambiants, me rappellent l'environnement dans lequel je me trouvais il y a deux ans, juste avant l'accident. Ce n'est pas un bus scolaire mais il y a quand même quelques adolescents qui rient a gorge déployée, d'autres qui écoutent de la musique sans écouteur, et puis le son du moteur qui rugit. Tous les éléments de ce jour tragique sont réunis et la peur qui me tord le ventre ne cesse de m'envahir. Je tremble possédé par une panique qui ne veut pas se calmer alors je fais ce qui me détend dans ses cas-là, je visse mes écouteurs dans les oreilles. Je me focalise sur la musique et l'extérieur, essayant de me détacher de mes angoisses et prenant mon mal en patience, jusqu'à mon arrivé.

PDV Soan

Les mains crispées sur le volant, les sourcils froncés, la mâchoire serré, je fonce vers la maison de ce fumier de Jordy. Ce connard rackette mon frère depuis des jours et j'ai absolument rien vu. Comment j'ai pu être aussi con et ne pas voir la détresse de Matt. Il parlait plus de lui, il se renfermait quand j'abordais le sujet, ou tourner la conversation ailleurs. J'aurais du essayer de savoir pourquoi, c'était pas normal...j'aurais du le comprendre. Mon pied s'enfonçant sur la pédale de frein, je m'arrête dans un couinement strident, a cheval sur le trottoir. La seconde d'après je claque violemment la portière, apercevant l'autre bâtard dans son garage, en train de faire je ne sais quoi. Le voir comme si de rien n'était alors qu'il vient de tabasser mon frère, me rend malade.  Je marche vers lui à pas rapide, les poings serrés, la colère fulminant, m'envahissant de la tête au pied. Sans même qu'il ne s'aperçoive de ma présence, je le tire violemment par sa chemise et le retourne avant de lui envoyer mon poing en pleine face. Il titube mais ne tombe pas puis il regarde à qui il a, à faire. Son nez est déjà en sang, mes bagues l'ont déjà visiblement bien amoché.

- Soan, ça faisait longtemps. Que me vaut ce plaisir? Vu comment tu amorces les hostilités, je me doute que le morveux à parler.

- Enfoiré, je vais te niquer la gueule.

- Désolé mais ça sera pas pour aujourd'hui, faudra que tu repasse, ce soir je vais enfin pouvoir baiser ma copine, ça fait des mois qu'elle me fais attendre, j'ai les couilles pleine, faut que je me vide, j'en peux plus.

Écœuré et provoqué par la façon dont il parle de cette pauvre fille et le ton qu'il prend avec cette pointe de foutage de gueule dans la voix, je me jette sur lui. Je lance mon bras mais il l'évite alors qu'on tombe tous deux a terre, a côté de sa voiture. Le temps que je me redresse et cette fois, c'est lui qui cogne. Je tente de parer le coup mais il m'atteins l'arcade. Je serre les dents face à la douleur, et reprends mes esprits. Je l'empêche de me retourner contrant sa force et le frappe à la mâchoire. Profitant de son trouble, je me lève et le cogne dans les flancs, les jambes. A chaque fois qu'il tente de se relever, je le cloue au sol. Je commente chaque impact" Ça c'est pour avoir racketté mon frère ", Ça c'est pour t'en être pris à lui", " Ça c'est pour la veste" " Pour la montre", " Pour les bleus qu'il a sur le corps", " Pour lui avoir démoli le genou", " parce que t'es qu'une merde", " Un connard", " Un fumier".

Emporté par la colère, je ne cesse de l'insulter, de le cogner, ne pensant qu'à l'état dans lequel, il a mis mon petit frère, jusqu'à qu'une poigne m'éloigne de lui.

- Stop Soan, calme-toi! Laisse ce connard, c'est à la justice de lui régler son compte. Me dit Melvin qui met à présent ses mains autour de mon visage. - En ce moment c'est avec ton frère que tu dois être. Il à besoin de toi.  Oublie ce bouffon, tu vas t'attirer des emmerdes, si tu finis en taule, tu pourras plus être près de lui, ni de ta soeur. C'est pas ce que tu veux, même si ta colère contre ce fumier et tout à fait compréhensive, ne la laisse pas te bouffer

Il dit tout ça en me regardant dans les yeux et ses lèvres viennent se poser en douceur contre les miennes. Je m'adoucit aussitôt apaisé par son regard. Ma colère quitte peu à peu mes veines et c'est une phrase de l'autre connard qui l'attise à nouveau.

- Vous me donnez envie de vomir...Je te croyais plus viril que ça Soan...résultat finalement tu te la prends dans le cul.

Alors qu'il se redresse un peu chancelant, je le choppe par le col et le plaque contre le mur tandis qu'il éclate de rire.

- Écoute espèce de sous-merde, tu peux dire tout ce que tu veux, j'en ai rien à foutre. Tu peux m'insulter, me dire les pires saloperies, ça ne me fait ni chaud, ni froid, mais ne t'approche plus jamais de la famille. Maintenant tu vas tout de suite me rendre, la veste et la montre ainsi que la totalité de l'argent que tu lui as pris.

- Sinon quoi ?

-  Sinon rien, t'as plus de 18 ans, le fait que tu partes en taule pour racket et coup et blessures me suffit amplement.
- Je pourrais porter plainte contre toi, à mon tour...

- Ça sera ta parole contre la mienne et j'ai des circonstances atténuantes. Tandis que toi, t'es juste un pauvre connard avec aucune excuse.Allez, va chercher ce que je t'ai demandé, dépêche-toi enfoiré dis-je le poussant sans ménagement.

Il marche avec difficulté, son corps lui faisant mal et il part à la recherche de ce que je lui ait demandé. Je reporte mon attention sur mon petit-ami et lui fait par d'un détail que j'avais remarqué à son arrivé.

- Hey, dis-moi, tu as pleuré, t'as les yeux rouges?

- Oh, t'en fais pas c'est rien, j'ai du prendre le bus pour te rattraper et comme tu sais, je le prenais plus depuis l'accident. J'étais assez angoissé, ça m'a un peu chamboulé mais ça va...

- Mon petit prince, je suis désolé de t'avoir fait vivre ça, dis-je l'enlaçant entre mes bras.

- Oh non, Soan, c'est pas un mal, ça m'a permis de vaincre ma peur. Je pense pouvoir reprendre le bus maintenant.

- Tant mieux alors, mais j'aurais voulu t'éviter ça.

Jordy revient dans la pièce et me rends les affaires de Matt avant de s'allumer une clope. De mon côté, je prends mon chéri par la main et nous retournons vers mon pickup.  Avant de monté dedans, je croise une jeune femme et l'informe de l'enflure qu'est son petit copain. Dégoutée, elle décidé de reprendre le chemin vers chez elle. Je me fais insulter par l'autre con et cette fois, c'est moi qui rit. Montant en voiture, je quitte les lieux.  J'aurais voulu aller à l'hôpital mais c'est trop tard pour les visites. Je suis donc contraint de rentrer.

23h45

Après avoir mangé le repas que le père de Melvin nous à réchauffé, je me suis couché soucieux, mais rassuré avec la présence de mon copain. Je ferme les yeux n'ayant qu'une hâte, pouvoir rendre visite à mon petit frère.

Les cœurs inséparables ( Anciennement My heart beats for you...)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt