Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )

Chapitre 3

Maisie se figea, ferma les yeux et avala sa salive douloureusement.

Elle se retourna lentement.

Jabbar appuya son épaule contre le mur et étudia la jeune femme avec plus d'intérêt.

Magnifique fut sa conclusion.

Ses belles boucles rousses virevoltaient autour de son visage, sa silhouette lui faisait penser à une danseuse. En revanche sa démarche était gauche, ce qui le fit sourire vaguement lorsqu'elle s'approcha. En réalité, Jabbar se devait d'être honnête avec lui-même. Il avait senti le trouble le décontenancer quand cette inconnue s'était présenté à lui en l'implorant de revenir à Kadar.

Il avait secrètement rêvé de ce moment. Sentir qu'il avait gagné lui procura une bouffée de satisfaction. Sa mère avait perdu et ça depuis le début. Seulement il n'avait pas prévu que ce soit une jeune femme qui le retrouve.

- Le pays entier est une raison. Dit-elle enfin. Votre mère n'a plus d'alliances stratégiques, l'exportation du pétrole est en chute libre, les habitants implorent votre retour.

- Rien que ça ! Railla Jabbar.

La jeune femme rougit mais cette fois-ci de colère. Ses pommettes devinrent aussi rouge que l'incarnat de ses lèvres.

Jabbar décida de mettre fin à son supplice et d'un geste de la tête l'invita à entrer. Hésitante, elle le suivit tout de même à l'intérieur.

Maisie pénétra dans l'appartement avec une certaine appréhension. Son premier regard se porta sur le vaste salon éclairé par les grandes baies vitrés.

- Je vous en prie, installez-vous confortablement ma pauvre petite inconnue perdue.

Maisie rougit de plus belle.

Cet homme allait la rendre folle !

- Ça fait longtemps que vous habitez au Kadar ? Questionna-t-il en allant jusqu'à la cuisine ouverte sur le salon.

- Huit mois.

- Huit mois ! S'étonna l'homme en lui rapportant un verre d'eau. Huit mois et ma mère vous choisie pour tenter de me ramener à Kadar ?

Il plissa les yeux, ce qui accentua son regard cruelle mais animé par une lueur incandescente.

Elle fut tentée de tout lui révéler mais se ravisa et but une gorgée d'eau.

- Rassurez-moi mademoiselle Braxton, vous n'êtes pas là dans le but de me séduire ?

Maisie écarquilla les yeux d'horreur et manqua de s'étrangler.

- Mais non enfin ! Souffla-t-elle sous le choc. Pour qui vous prenez ! Une prostituée !

Il leva les mains en signe d'excuse.

- C'était juste une supposition.

- Et bien vous supposez très mal !

Maisie serra ses doigts autour du verre pour se retenir de le gifler.

Il passa à côté d'elle et se laissa tomber sur son canapé en soupirant. Il émanait un charme tellement destructeur qu'elle avait l'impression d'être un agneau sacrifié.

- Je suis septique pour tout vous dire. Dit-il en tapotant ses doigts sur le cuir du canapé. Même si cela fait longtemps que je n'ai pas vu ma mère je connais toutes ses tactiques pour arriver à ses fins. Donc je pense que vous êtes là par chantage et non par bonne volonté.