Chapitre 22

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Jabbar était maintenant persuadé qu'il ferait une nuit blanche. Il était déjà quatre heures du matin et ne parvenait pas à fermer les yeux. Pourtant, il aurait dû s'endormir comme une souche après avoir fait l'amour à la seule jeune femme qui le rendait heureux. Hélas, il ne savait pas comment s'y prendre. Il n'avait aucune expérience dans ce domaine. Elle méritait peut-être mieux ? Lui souffla une petite voix dans sa tête.

Il tourna sa tête vers elle et caressa son visage en déposant un baiser sur son front encore humide. Elle lui avait fait découvrir ce que le désir voulait dire et ce qu'il voulait exprimé par la pensée. Pendant un instant, il crut être son père. Comme s'il découvrait enfin ce qu'un sentiment pouvait avoir comme impact. Pire encore ! Il pouvait jurer là, silencieusement, qu'elle était vierge il y a encore deux heures. Comment était-ce possible ? Comment avait-il pu louper ça ? Et surtout, comment devait-il se comporter à présent ?

Lui offrir des fleurs ?

Jabbar grimaça en grognant silencieusement, en mesurant l'ampleur de son ignorance en la matière.

Elle remua et se mit sur le dos, les cheveux en désordres sur son visage. Jabbar se redressa sur le lit et aurait voulu être assez fou physiologiquement pour voir le fantôme de son père, afin que ce dernier lui montre le bon chemin.

Ça y est...il était fou !

- Pourquoi pas l'enfermer dans le harem pendant qu'on y est ! Marmonna Jabbar en secouant de la tête.

Maisie s'étira paresseusement en clignotant des paupières. L'intégralité de la nuit dernière lui revint alors en mémoire. Elle était nue sous les draps blancs, elle sentait encore l'odeur de la peau nue de son amant sur la sienne. Le désir avait été plus fort que la raison. Maisie ne regrettait rien.

- Bonjour habibti.

Son cœur s'accéléra sous la voix grave du cheikh qui l'avait possédé avec une douceur incroyable. Elle se redressa sur le coude et ancra son regard dans le sien.

- Bonjour...

Il lui tendit une tasse de café qu'elle prit en s'asseyant sur le lit, tout en remontant les draps sur son corps nu.

Par où commencer ? Il y avait tant de chose à dire mais...

Elle fronça des sourcils en ayant l'étrange sensation que le yatch bougeait.

- Pourquoi j'ai l'impression que le bateaux bouge ?

- Parce qu'il bouge. Répondit-il d'une voix presque indifférente.

Maisie demeura incrédule avant qu'il ne lui tende son portable avec un regard dur.

- Ta mère a essayé de te joindre. Expliqua-t-il en prenant une gorgée de café. Elle a fini par t'envoyer un désagréable message comme quoi elle ne pouvait pas faire du shopping avec toi. Alors j'ai décidé de te ramener chez toi, au Kadar, là où ce trouve ta place.

Une multitude d'émotions se succéda sur son visage soudain très pâle. Elle déglutit mais refusa de lui montrer à quel point elle était déçu.

- Je suis désolé d'avoir fouillé dans ton téléphone. Ajouta-t-il en déposant un baiser sur son front. Prépare-toi, le petit-déjeuner sera servi dans dix minutes.

Il se leva et quitta la chambre sans un regard.

Regrettait-il leur nuit ?

Pour en avoir le cœur net, Maisie se dépêcha de se préparer en constatant qu'il avait récupérer toutes ses affaires laissées à l'hôtel.

Une fois prête, Maisie quitta la chambre et ne sentit aucun mal de mer l'empêcher d'avancer vers la table en face de la mer bleue magnifique. Elle inspira profondément et s'installa en face de lui. Il regardait pensivement l'horizon ce qui accentua ses craintes qu'il soit en train de regretter.

- Ainsi c'est comme ça que tu fonctionnes Jabbar ? Lança Maisie d'un ton sec.

Il tourna vivement sa tête dans sa direction, l'air troublé, comme s'il venait de remarquer qu'elle était là.

- Je te demande pardon ?

- Après avoir couché avec tes maîtresses tu les ignores ? Questionna-t-elle avec une brûlante amertume. Tu désires peut-être me jeter par-dessus bord ?

Il la regarda sévèrement et se redressa.

- Ne dis pas de sottises ! Tu sais que tu es différente ! Gronda-t-il d'une voix dure.

Au lieu d'être rassurée, Maisie baissa les yeux sur la table sans lui cacher sa déception qu'il soit aussi distant.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais vierge ?

Elle releva les yeux et sentit la honte lui monter aux joues.

- Qu'est-ce que ça change ?

- Beaucoup pour moi !

- Ah vraiment ? Et en quoi ? Nous étions tous les deux constants non ?

- Ce n'est pas de ça dont je parle ! Rétorqua-t-il vivement. Tu sais qu'au Kadar ce genre de chose est considéré comme précieux !

Bouleversée par le ton qu'il prenait, Maisie savait à présent qu'il fallait à tout prix qu'elle se protège.

- Le Kadar n'a pas besoin d'être au courant de ma virginité !

- Moi je le sais. Riposta l'homme les yeux perçants. Et c'est bien suffisant. En plus je n'ai pas mis de préservatif.

Cette fois-ci Maisie fut transpercée par une douleur horrible.

- Si c'est ça qui te fait peur, alors tu peux dormi tranquille Jabbar, car je prend la pilule depuis l'âge de seize ans. Dit-elle d'une voix brisée.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire...je...

- Vraiment ? Coupa-t-elle avec un rire amer.

Ses mâchoires tressautèrent.

- Rien ne me fera oublier que j'ai pris ta virginité Maisie.

- Moi non plus. Murmura-t-elle d'une voix rageuse. Mais si tu as l'intention faire de moi ta pupille alors tu te trompes lourdement car je suis adulte et je n'ai pas besoin que tu m'offres une sorte de mariage arrangé pour soulager ta conscience.

Sa bouche se tordit en une grimace de colère.

- Qu'est-ce qui te prend ! Que cherches-tu ? Explosa-t-il en frappant du poing sur la table.

Elle réprima un sursaut.

Jabbar ne pourrait jamais comprendre ce qu'elle pouvait ressentir.

- Je me protège de toi, voilà tout. Répondit-elle en sentant les larmes monter. Je ne crois plus aux contes de fées et toi, tu n'es pas un homme qui veut s'encombrer d'une femme. Il suffit de voir ton visage pour savoir que tu ne crois pas en l'amour.

Elle s'efforça de se montrer impassible alors que son cœur souffrait terriblement.

- Maisie, tu devrais faire vivement attention à ce que tu dis. Finit-il par dire d'une voix menaçante.

- Je dis la vérité et ça ne te plaît pas ! Une fois au Kadar nous reprendrons nos vie et...

Son visage dur la coupa. Elle frémit lorsqu'il se leva d'un bond pour la saisir par les épaules. Il se pencha et écrasa sa bouche contre la sienne violemment. Maisie n'avait pas la force de le repousser et le laissa posséder sa bouche avidement.

Il s'écarta brutalement et se pencha près de son oreille.

- Ça c'est ce qu'on verra...

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now