Chapitre 5

80.6K 7.2K 752
                                    



Après avoir dû supporter un déjeuner interminable, après avoir dû supporter un trajet de cinq heures sous le regard animal du cheikh, Maisie s'était préparée à tout sauf à ça.

- C'est au-dessus de mes forces ! Non ! Hors de question !

Son sac jeté par-dessus son épaule, le cheikh s'approcha.

- Et je peux savoir par quel moyen farfelu vous êtes arrivée jusqu'à moi ?

- En hydravion ! S'écria-t-elle au bord de la crise de nerfs.

- En hydra...

Il partit d'un éclat de rire puissant.

- Je vous interdis de vous moquez espèce de fou !

- À parce que c'est moi le fou ? Permettez-moi d'en douter. Rétorqua l'homme en s'abaissant jusqu'à son visage. Quand on prend le risque de traverser la mer en hydravion sans savoir si l'engin va tenir jusqu'au bout de la traversée ceci s'appelle être complètement irresponsable et cinglée.

Maisie serra les dents.

Pourquoi ?

Parce qu'il avait raison !

Elle avait pris ce risque pour contourner l'inévitable.

- Je ne monterais pas sur ce bateaux ! Objecta-t-elle en croisant les bras.

- Ah oui ?

- Oh que oui !

Tout deux s'affrontèrent du regard avant que ce dernier ne la soulève pour la jeter sur son épaule.

Maisie hoqueta et le martela de coups de poing dans le dos tandis qu'il passait la passerelle sans jamais se soucier d'elle. Il resserra ses doigts sur sa chaire et une chaleur se rependit sur son visage en fracassant le contraste de l'air marin qui lui montait déjà au cœur.

Il la déposa enfin et avant qu'elle n'eut le temps de crier au loup, le bateaux s'était déjà éloigné du port.

- Oh mon dieu...je crois que je vais vomir. Bredouilla-t-elle en mettant une main sur sa bouche.

- Vous avez le mal de mer ? Vous voulez un comprimé ?

- Allez au diable. Parvint-elle à dire en se laissant glisser sur le sol au milieu des touristes.

- Oh non....murmura-t-elle en posant ses mains par terre en essayant de s'imaginer qu'elle était sur la terre ferme.

- De quoi avez-vous peur au juste ? Que l'on se noie ? Que le bateaux coule ? Demanda-t-il en s'agenouillant près d'elle alors qu'elle était à quatre pattes.

Maisie sentit ses formes la quitter.

- Selon une étude on a...

- Pitié ! Coupa-t-il d'une voix qui bizarrement était douce. Ne me dites pas que vous lisez ces inepties. Rien ne va vous arrivez tant que vous êtes avec moi.

- C'est censé me rassurer ça ? Rétorqua-t-elle en relevant la tête pour le foudroyer du regard.

Il esquissa un lent sourire.

- On est sur un paquebot, rempli de boutiques, de restaurants, et c'est le seul moyen de parvenir à Kadar d'ici après demain donc...

Il la souleva dans ses bras.

Maisie s'accrocha malgré elle autour de son cou tandis qu'il traversait le ponton.

- Donc nous allons allez nous installer dans notre cabine et profiter du voyage. Conclut-il en grimpant les marches.

- Notre cabine ? Répéta-t-elle d'une voix paniquée. Il est hors de question que je partage une cabine avec vous ! Plutôt me jeter par-dessus bord !

Il ne prit pas compte de ses protestations et traversa le magnifique couloir en la serrant plus étroitement contre lui. Son haut-le-cœur s'apaisa soudain. Maisie sentit l'effusion de son parfum remplacer l'odeur de la mer.

- Nous y voilà ! Annonça-t-il avec un sourire qui laissait entendre que le voyage ne faisait que commencer.

Il se débrouilla pour ouvrir la porte avec la carte magnétique tandis que des personnes les félicité, comme s'ils étaient sur le point de débuter leur lune de miel.

Le cheikh s'en amusa.

Lorsqu'il franchit le seuil de la cabine Maisie en eut le souffle coupé. Tout l'équipement laissait penser à un somptueux appartement. Il la déposa à terre et posa son sac sur le canapé qui donnait sur la mer. Maisie aperçut un lit par la porte de séparation et immédiatement, songea à dormir sur le canapé. Elle tourna sur elle-même en se tenant au mobilier et vit au loin un gilet de sauvetage. Elle ne mit pas longtemps à l'enfiler alors que le cheikh était parti visiter la cabine luxueuse. Maisie lisait les instructions en cas d'accident quand il revint sur ses pas en dissimulant difficilement un sourire.

- Vous pouvez rire, je m'en moque monsieur Al Karban.

- Cette couleur ne vous va pas au teint.

Maisie baissa les yeux sur son gilet de sauvetage de couleur rouge orangé et haussa des épaules.

- Nous avons plus de probabilité de renter en collision avec un iceberg que si nous étions en méditerranée.

- Ce n'est pas faux. Admit-il en un sourire en coin. Mais si jamais cela devait arriver, je m'engage à vous offrir ma planche de bois pour que vous ne souffriez pas du froid lorsqu'on sera dans l'eau glacé.

Maisie sentit son cœur s'emballer déraisonnablement.

- Vous avez un sifflet au moins ? Rajouta-t-il en examinant son gilet faussement sérieux.

- Je suis ravie de découvrir que mon désarroi vous amuse.

Il s'approcha avec un sourire ravageur et s'appuya sur le dossier du canapé.

- Je dois avouer que vous me faites rire Maisie. Rassurez-vous, absolument rien ne peut vous arriver. Ce paquebot est solide.

Il s'éloigna pour revenir avec une petite fiole.

- Tenez, ça vous aidera à vous détendre.

Maisie attrapa la fiole et examina le liquide ambré.

- Je n'aime pas le whisky.

- Moi non plus je n'aimais pas ça à votre âge, mais ça vous fera du bien.

Frappée en plein cœur par sa remarque, Maisie détourna le regard pour cacher la blessure affichée sur ses traits.

Évidemment, il la prenait pour une pauvre petite fille qui n'avait rien vu ni vécu.

- Je vais prendre une douche. Annonça-t-il en s'éloignant. Essayez de vous détendre un peu.

Elle attendit patiemment de ne plus l'entendre pour enfin relever la tête. Elle but une gorgée pour se donner du courage. La chaleur du whisky réchauffa son estomac quelques secondes, puis il se noua lorsqu'elle entendit les jets de la douche. Cet homme allait certainement la tuer ! Elle haïssait Fatima au plus profond de son être. Elle souhaitait que le cheikh lui fasse payer comme elle le méritait. Car malgré la lueur amusée qui dansait dans ses yeux, Maisie avait la certitude que sa vengeance serait amère.

Elle sentait que derrière l'arrogance de cet homme, ce cachait une haine qui n'allait pas tarder à éclater laissant dernière lui un amas de ruines.

Elle en frissonna en manquant de renverser la fiole.

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant