Chapitre 31

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Jabbar se figea dans sa course et se retourna pour considérer la jeune femme blessée avec une certaine surprise qu'il tenta vainement de dissimuler. Pendant un instant, il avait crû la retrouver. Mais Jabbar demeura sur ses gardes.

- Tu ne peux aller nulle part avec des côtes fêlées.

- Absolument rien ne m'empêchera de partir si je le veux ! Explosa-t-elle soudain les larmes aux yeux. C'est vrai après tout ! Qui je suis maintenant ?

Une grimace ne tarda pas à se former sur ses belles lèvres alors qu'elle tentait de sortir du lit.

Il s'empressa de rejoindre le lit et l'obligea à se rallonger.

- Lâchez-moi !

- Calme-toi immédiatement !

- Vous, tu !

Jabbar s'assit sur le lit mais s'écarta d'elle. En pleine crise, son visage abimé devint rouge.

- Vous croyez que c'est facile pour moi ? Dit-elle ne le regardant même pas dans les yeux. Je...aie !

Elle porta sa main à sa tête.

Jabbar effleura délicatement son poignet, le cœur battant à tout rompre.

- Je t'en prie calme-toi pour ton bien. Murmura-t-il en essayant de lui caresser les cheveux.

Elle eut un soubresaut qui se transforma en tremblement.

Raphaël avait certainement raison.

L'approcher lui faisait si mal qu'il lui en faisait à en retour. Il déglutit en retirant sa main et se leva.

- Tu devrais dormir maintenant. Conseilla-t-il en abandonnant l'idée d'insister plus.

- Je suis désolé...chuchota-t-elle en se tournant du côté de la fenêtre.

Il recula le plus possible d'elle, résistant au mieux à cette envie de la prendre dans ses bras.

Sa mère avait gagné.

Elle venait d'abattre sa dernière carte sur la table en détruisant la dernière chose de réelle dans sa vie. Une douleur lancinante lui comprima le cœur. Des larmes jaillirent de ses yeux, incontrôlables. Il quitta la chambre sous le son de ses pleures presque silencieux et traversa le couloir en passant rageusement le revers de sa main sur ses yeux pour essayer ses larmes. Raoul qui depuis l'accident n'osait l'approcher, s'inclina respectueusement et lui tendit un papier.

- Qu'est-ce que c'est !

- Mohammed arrive demain matin.

- Alors j'irais le voir moi-même. Décréta Jabbar sans un mot de plus.

Il se dirigea vers les autres escaliers pour rejoindre ses appartements et s'enferma à l'intérieur.

Dès qu'il fut sûr d'être seul, Jabbar abattit son poing contre la porte, laissant un bruit sourd achever cette journée cauchemardesque.

Obstinée à se lever, Maisie n'écoutait plus ordres d'Halima et se leva précautionneusement. Toute la nuit elle avait tenté de retrouver la partie de se vie oublié. La partie la plus importante.

Elle avait beau fermer les yeux et se concentrer, rien n'y faisait. Sa mémoire était brouillée. Les seuls morceaux qu'elle possédait, était un chantage d'une reine machiavélique, et un homme dont le regard était une énigme. Malgré ça, Maisie avait le sentiment de le connaître. Quelque part en elle, un sentiment lui soufflait qu'elle le connaissait. Son parfum épicé, boisé, et sa façon très particulière de lui parler avec une voix profonde et chaude n'étaient pas sans provoquer en elle un sentiment étrange.

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now