Chapitre 8

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Le lendemain, c'est dans une ambiance pesante qu'ils s'étaient posés au Kadar au petit matin. Maisie cacha sa joie de retrouver ce pays mystérieux car le cheikh était pensivement en train de scruter le paysage. Cela faisait tellement d'années qu'il n'était pas revenu que le choc pouvait se lire dans ses yeux opaques. Il les masqua avec des lunettes de soleil et lui ordonna d'une voix douce de lui montrer la ville centrale.

Et alors qu'ils étaient en train de se balader dans la vieille ville coupée par la plus moderne, Maisie constata très vite qu'aucun des passants semblaient reconnaître le fils du roi. Tout le monde le regardait avec une certaine admiration. Il était grand, imposant, ses mâchoires carrés soulignées par sa barbe sombre attiraient l'attention. Les femmes ne manquaient pas de chuchoter entre elles sans jamais se douter qu'il était le roi. Mais il y avait pire !

Les chuchotements dans sa direction !

Évidemment tout le monde devait se demander ce qu'elle faisait avec un tel homme.

- C'est absolument pitoyable. Commenta-t-il enfin. Le palais a normalement les moyens d'arranger tout ça.

Maisie appuya son commentaire d'une grimace.

- Je ne sais pas, Raoul a dit que vous aviez certains codes qui....

- Les caisses financières dont je détiens les codes n'ont absolument rien avoir avec les moyens dont dispose le pays pour arranger ce foutoir. Coupa-t-il sévèrement en s'approchant d'un magasin fermé pour cause d'une liquidation totales.

Maisie préféra se taire. Après tout elle n'y connaissait rien.

- Raoul n'aurait pas laissé une telle chose arriver si ma mère lui avait confié les dossiers les plus importants. Reprit-il en retirant ses lunettes.

Son beau regard sous la soleil brûlant du Kadar le rendait encore plus séduisant.

- Ça suffit, j'en ai assez vu ! Gronda-t-il en s'éloignant du magasin.

Il s'arrêta, pivota sur lui-même et d'un geste de la tête, lui ordonna de le suivre. Maisie fut tentée de lui dire que leur escapade s'arrêtait là mais elle savait qu'il ne serait pas de cet avis. Et puis elle avait une envie folle de l'accompagner jusqu'au palais ne serait-ce que pour voir le visage de Fatima se décomposer.

- Vous avez un plan d'attaque ? Demanda-t-elle en le rejoignant.

- J'aviserais quand on sera au palais. Dit-il le visage soudain fermé.

Adieu le regard animé. Comme Maisie l'avait pressentie, le cheikh se transformait en une bête assoiffée de vengeance.

Et le trajet fut long et silencieux.

Lorsque la haute façade du palais apparue, elle retint sa respiration en s'agitant sur son siège. Elle se risqua un coup d'œil dans sa direction. Son visage demeurait impassible. Le conducteur du taxi n'arrêtait pas de jeter des coups d'œil dans son rétroviseur en fronçant des sourcils.

- Ici ça ira. Dis Jabbar en obligeant le taxi à s'arrêter avant les grilles.

L'effluve sensuelle du parfum de la jeune femme faisait bizarrement contraste avec la colère qui ruisselait en lui.

La jeune femme quitta le taxi avant lui en pianotant sur son téléphone. Il s'empressa de sortir à son tour et il admira la bâtisse du palais qui au fil du temps avait perdu de son éclat. Lentement, il fit tomber son regard sur les gardes postés à l'entrée et se dirigea vers eux. L'un d'entre eux semblait suffoquer.

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant