Chapitre 4

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Maisie essuya ses paumes sur son pantalon en jetant des coups d'œil anxieux vers le magasin dans lequel le cheikh était entré. Elle dévisagea la voiture luxueuse mais à aucun moment elle eut envie de partir. Si rester avec cet homme pendant une traversée en voiture était le prix à payer pour son père alors Maisie resterait dans cette voiture le temps qu'il faudra.

Même si une voix insidieuse lui disait de quitter le véhicule et s'enfuir à toute jambes.

La portière s'ouvrit soudain en la faisant sursauter.

- Et voilà ! Annonça-t-il en posant quelques sacs sur ses genoux. Je vous ai acheté quelques vêtements chauds pour la route j'espère que je ne me suis pas trompé de taille.

Stupéfaite elle en ouvrit un et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Elle fut surprise de découvrir un pull, un pantalon chaud.

- Merci.

Il démarra sans un mot et se remit en route.

- Je vous rembourserais une fois à Kadar. Dit-elle mal à l'aise.

- C'est inutile. Dit-il sans lui accorder un regard.

Maisie se replaça correctement sur son siège et préféra ne lancer aucune conversation susceptible de nuire au bon déroulement du voyage. Elle se mordit la lèvre à plusieurs reprises pour s'empêcher de lui demander où ils allaient.

- Vous êtes seule à Kadar ou un proche vous accompagne ?

Lorsque sa voix résonna dans l'habitacle, Maisie mit un temps fou à reprendre toutes ses aptitudes.

- Mon père, nous vivons dans le centre-ville.

- Et pourquoi Kadar ?

Il tourna brièvement la tête pour lui offrir un regard cette fois-ci très sérieux.

Maisie ne souvenait plus très bien pourquoi. Mais elle se souvenait avoir été fascinée par ce pays accessible que par les eaux, de ces routes parées d'un désert à couper le souffle. De la mer turquoise, de la chaleur, des montages terrifiantes et envoûtantes.

- Je trouve que ce pays est mystérieux et je ne pouvais pas laisser passer ma chance.

- Vous parlez d'une chance ? Travailler au service de ma mère est tout sauf une chance. Rétorqua l'homme amèrement en accélérant soudain.

Maisie ne chercha pas à l'en dissuader. Fatima était une femme avec de grands goûts du pouvoir. Elle souvenait encore de ce ton méprisant qu'elle avait pris pour lui imposer sa condition en échange de son aide.

Elle se souvenait même encore de ses doigts posés sur son menton.

《 Une belle fille comme vous ne devrez pas avoir de soucis à faire fondre mon fils 》Avait-elle dit en un sourire machiavélique.

Sauf que Fatima ignorait que ce fils en question n'était plus le jeune homme d'autrefois. Sur cette photo qu'elle lui avait donnée. Non. Jabbar Al Karban était devenu un homme viril, puissant et sans fierté de l'exposer. Il dégageait une puissance animal propre à lui. Et au vu de son arme ceinturée à sa taille, Maisie devinait facilement qu'il s'était forgé d'une autre manière, ici, en Russie. Le pays ennemi de sa mère.

- Pourquoi vous lui en voulez tant ? Demanda-t-elle.

Il semblait surpris par sa question et marmonna dans sa barbe.

- Elle a tout simplement tué mon père pour accéder au trône mais ignorait qu'il m'avait nommé roi de Kadar avant même que je sache marcher.

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now