Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )

Chapitre 10

Deux jours plus tard, Jabbar leva un sourcil sur la pile de dossiers qui s'amoncelaient sur son bureau. Il se noua les doigts contre sa nuque et soupira. Plusieurs sensations l'envahirent de se sentir de nouveau chez lui. Il s'était même senti ému lorsque le pays entier avait défilé dans les villes pour fêter son retour. En partant il y a des années, Jabbar ne se serait jamais imaginé revenir un jour pour reprendre le pouvoir qu'il avait offert à sa mère comme un cadeau empoisonné. Il se leva pour se poster à la fenêtre et observa le désert qui s'étendait à perte de vue, silencieux, donnant de sa beauté un paysage figé dans le temps. Il mourrait d'envie de le fouler à cheval comme autrefois. Mais en fond de lui, une point de solitude gagnait son cœur. Être aussi loin de Moscou le coupait de sa famille. Sa vraie famille. Et bien que ses amis l'avaient poussé à reprendre ce qui lui appartenait, Jabbar se sentait bien seul. Et ce qui l'irritait le plus, c'est l'absence de la belle rouquine dans le palais. Son image venait le hantait à chaque fois qu'il n'était pas en train de travailler. Il avait espéré la revoir le lendemain. Seulement elle n'était pas revenue. Et Jabbar commençait à s'ennuyer sans sa présence agréable. Un sourire dansa sur ses lèvres à l'idée de la revoir et de la taquiner.

- Votre majesté ?

- Bon sang Raoul ! Ne m'appelle pas comme ça ! Jabbar sera suffisant !

Il se retourna et trouva Raoul incliné à l'entrée du bureau.

- Je ne peux pas m'en empêcher. S'excusa-t-il en s'avançant.

- Je suis venu pour rétablir de l'ordre dans le pays, pas pour que tout le monde s'incline devant moi toute les deux minutes. Gronda-t-il sans hausser le ton.

Raoul avait dans le regard, une lueur d'émotion qui ne le quittait pas depuis son arrivée.

- Le pays organise une parade pour votre retour, désirez-vous y assister ?

Jabbar leva les yeux au ciel et se laissa tomber sur le fauteuil.

Il détestait être au centre de l'attention.

- On verra ça plus tard. Marmonna-t-il en attrapant un dossier au hasard.

Raoul prit place en face de lui et se mit à murmurer une prière à peine audible.

- Vous n'imaginez pas à quel point votre présence est un miracle pour moi. Je vous ai cru mort.

- Je ne le suis pas. Et tu sais pourquoi je suis parti. Répondit Jabbar. Rien ne pourrait guérir la haine que je ressens depuis des années et le fait d'être parti m'a aidé à me construire, à apprendre de moi.

- Je comprends. Votre père nous manque à tous, et je sais que vous êtes persuadé que Fatima...

- Je suis sûr que c'est elle, et aujourd'hui, je suis satisfais de voir dans son regard qu'elle a perdu. Coupa-t-il en parcourant le dossier d'un regard nerveux. D'ailleurs où est-elle ?

- Elle a annoncé qu'elle partait au sud du pays pour quelques jours.

Jabbar pouffa amèrement.

- Alors je crois qu'il est temps de la mettre sous surveillance. Je sens qu'elle va nous pondre un plan machiavélique.

Raoul acquiesça avec un léger sourire.

- D'ailleurs, j'ai l'impression que quelque chose m'échappe. Reprit-il en jetant le dossier sur le bureau.

- Quoi donc ? Demanda Raoul en fronçant des sourcils.

- Mademoiselle Braxton a été envoyé par ma mère alors pourquoi elle semble si mécontente que je sois de retour ?