Chapitre 9

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  - Jabbar ! C'est toi ! S'écria Fatima sous le choc.

Maisie resta précautionneusement à l'entrée de la porte. Tout les conseillers s'étaient levés en s'exclamant de tous les côtés.

- En chaire et en os ! Affirma-t-il en prenant plaisir à savourer son moment.

Raoul s'approcha en peinant y croire. Cette vision lui serra le cœur. Raoul avait souvent rêvé de ce moment. Malgré le néant qu'avait créé Fatima, il était resté fidèle gardant espoir qu'un jour il revienne.

- Bonjour Raoul, je suis content de te revoir.

En état de choc, Raoul dévisagea Jabbar sans un mot.

- Comment as-tu....qui t'a fait revenir ? Souffla Fatima une main sur la poitrine.

Maisie fut tirée par le bras et se retrouva dans une position des plus délicates.

- Mademoiselle Braxton m'a retrouvé, elle extrêmement futée contrairement à toi très chère mère. Expliqua-t-il avec une sombre ironie.

- Vous ! S'exclama Fatima l'air complètement abasourdi. Je vous croyais en France ?

En France ? Maisie grimaça.

Voilà l'étape qu'elle avait voulu évité. Fatima avait voulu l'envoyer en France pour commencer les recherches mais Maisie n'avait pas complètement obéi. Elle avait profité de son petit congé pour s'occuper de son père.

- Eh bien c'est-à-dire que je...

- En France ! S'éclaffa Jabbar en frottant énergiquement l'épaule de Maisie. Elle m'a trouvé en Russie à Moscou plus précisément.

Fatima se décomposa, devint blanche comme un linge et se laissa tomber sur une chaise.

- Mon garçon c'est bien toi ? Demanda Raoul d'une voix émue.

Maisie profita de ce moment pour s'écarter et recula d'un pas en arrière.

- C'est bien moi. Affirma-t-il en inclinant respectueusement sa tête devant cet homme chargé de sagesse.

- Depuis tant d'années....murmura Raoul d'un souffle. J'ai...je....bon sang tu ressembles tant à ton père ! Dit-il en un rire éraillée par l'émotion.

Maisie retint une larme et recula prudemment en arrière afin de disparaître en toute discrétion. Elle croisa le regard de Fatima et fut obligée de s'arrêter.

Celle-ci la regardait avec mépris et colère. Alors Maisie plissa des yeux avec incrédulité. Pourquoi avait-elle la désagréable sensation qu'elle n'était pas du tout contente de revoir son fils ? Avait-elle réellement pensé qu'il était mort ? Alors pourquoi lui avoir fait un tel chantage ?

Déboussolée, Maisie secoua imperceptiblement de la tête et sentit son rythme cardiaque s'accélérer.

- Et bien mère ? Vous n'êtes pas heureux de me voir ?

Les conseillers s'inclinèrent à son passage. Il les dépassait tous d'une bonne tête. Tel un chasseur, il se fondit près de sa mère et posa ses mains sur la table en bois massif.

- Tu...as changé. Bafouilla Fatima en essayant de se donner contenance au moment.

Ça pour avoir changé....

Sur la photo, Jabbar avec certes le regard d'un jeune homme affirmé, un corps assez musclé mais aujourd'hui, c'était une armoire à glace donc la chemise noire ne pouvait dissimuler le corps athlétique qui s'y caché. Ses cheveux d'ébènes, sa barbe, son charme sensuel. Tous en lui était l'affirmation d'un mâle dominant. Sa virilité qu'il exsudait n'avait pas de limite.

- Toi aussi. Commenta l'homme en penchant sa tête sur le côté pour la regarder. On peut dire que le temps ne t'a pas beaucoup gâté.

Fatima rougit de fureur.

- Apparemment tu es en train de faire couler le pays. Reprit-il en se redressant. Cela m'étonne pas de toi mais je sui déçu. Enchaîna-t-il d'un soupir. Moi qui t'ai donné ma place pour exaucer ton vœux le plus cher.

Maisie sentit le regard de Raoul se porter sur elle. Plantant son regard dans le sien, Maisie rougit lorsque dans ses yeux, se mit à briller une lueur d'admiration.

- Où étais-tu pendant toutes ces années ? Je t'ai cru mort...

- À un moment, le 5 avril 2014 une balle m'a effleuré la cuisse et moi aussi je me suis cru mort sur le coup. Expliqua-t-il en posant une main sur son cœur en faisant mine d'être abattu. Mais heureusement pour moi, cet homme n'avait pas le compas dans l'œil.

Maisie était fascinée par ses répliques d'une ironie mordante...enfin...seulement quand ces répliques ne lui étaient pas destinées.

- Malheureusement papa n'a pas eu la même chance n'est-ce pas ? Ajouta-t-il d'une voix plus sèche.

- Je ne vois pas de quoi tu parles !

Il rit sèchement en levant les yeux sur le portrait de son père.

- Tu l'as tué ou du moins tu as organisé son assassinat.

Fatima se leva en cillant.

- Mais non enfin !

- Pitié pas de ça avec moi ! Tu as fait en sortes que les freins de la voiture soient coupés ! Grogna-t-il en faisant le tour de la table.

Maisie était incapable d'avancer alors que la situation tournait à l'orage. Seul Raoul trouva le courage de le rattraper par le bras.

- Jamais je n'aurais fait une chose pareille ! S'offusqua Fatima.

- Tôt ou tard je saurais la vérité. Promit-il d'une voix menaçante. Et ce jour-là, je te conseille de partir loin.

Fatima blêmit en se laissant tomber sur sa chaise une seconde fois.

Le silence s'abattit dans la salle avant qu'il ne reprenne.

- J'ai tué assez pour n'avoir aucun remords à t'étouffer sous ton oreiller.

Maisie se glissa à l'extérieur de la salle pour retrouver ses esprits et s'en alla d'un pas rapide. Quelque chose n'allait pas...Maisie le sentait.

Fatima semblait tout sauf heureuse du retour de son fils. Comme si tout allait lui échapper et par sa faute !

Cela n'avait aucun sens !

Maisie croisa Halima dans le couloir et fut heureuse de constater qu'elle avait retrouvé des couleurs.

D'un signe de tête, elle la salua en prenant un air détendu et quitta le palais.

Jabbar n'avait jamais ressentit une telle fureur pour quelqu'un. Ses veines bouillonnaient de colère, son cœur battait sourdement dans ses tempes.

- Apparemment vous avez besoin de moi. Dit-il après avoir recouvrer un certain calme.

- Plus que jamais ! Affirma Raoul précédé par les conseillers.

Jabbar baissa son regard vers sa mère qui ne semblait pas de cet avis. La revoir lui avait permis de comprendre une chose.

Sa mère ne méritait pas d'être pardonnée.

L'évidence de savoir qu'elle était décontenancée de voir sur ses traits ceux de son père, lui insuffla un regain d'énergie.

Il désirait plus que tout lui montrer que c'était lui le roi, que c'était lui qui était capable de redresser le pays.

Que sans lui, elle n'était rien.

Un rictus se fendit sur ses lèvres.

- Estime-toi heureuse que Mademoiselle Braxton s'est montrée insistante sinon...au fait où est-elle ? S'interrompit Jabbar en ne la voyant plus dans la salle.

- Sans doute partie retrouver son père, elle revient demain de toute façon. Expliqua Raoul. Nous avons une reconnaissance infini envers elle.

Jabbar hésita un moment, tenté de se lancer à sa poursuite. Mais Raoul n'avait pas tort. Maisie était sans doute pressée de retrouver son père.

Et lui,  était impatient de découvrir quelle pression sa mère avait-elle exercée sur elle.

Envoûtée par le cheikh : Tome 4 ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now