CHAPITRE TREIZE.

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L'étoile brûlante a bientôt un an !

P.S : N'hésitez pas à mettre la musique de média. Elle ne correspond peut-être pas bien au chapitre mais c'a été une source d'inspiration pour ce chapitre et pour l'histoire en générale. -Surtout pour la fin-.

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Il est presque onze heures lorsqu'ils arrivent devant l'auberge. Le chauffeur arrête son taxi et invite les passagers à descendre. Il leur offre un sourire et le musicien lui en rend un avant de se figer. Le moteur de la voiture gronde ensuite à nouveau. Le véhicule s'éloigne quelques instants plus tard. Le silence reprend peu à peu ses droits. On n'entend que le bruit du vent dans les airs. Ce n'est qu'après avoir écouté le vent pendant quelques instants que Natsu se rend compte que ce paysage morne est d'une grande mélancolie... Il extirpe le carnet en cuir de sa poche et le contemple un moment en repensant aux paroles d'Annie. Il s'avance ensuite vers l'entrée sans un mot avec Lucy derrière lui.

- Attendez !

Il ne l'attend même pas. Ses pensées se tournent vers elle. Il réfléchit et se demande s'il ne devrait lui dire de ne pas l'accompagner. Il n'a pas confiance en elle et il pense qu'il ne l'aura jamais. Il est impossible qu'il place sa confiance en quelqu'un comme elle. Il est effrayé par ses capacités et il pense que ce voyage ne la concerne pas. Il n'a envie que d'une chose : qu'elle l'abandonne d'elle-même. Il a l'impression d'être incapable de lui dire clairement ce qu'il veut. Il n'y arrive pas. Il a l'intime conviction qu'il passerait pour un moins-que-rien en agissant ainsi.

- Wouaf !

L'aboiement d'un chien interrompt le train de ses pensées. Lucy est à côté d'elle et elle sursaute.

- Noé ! s'écrie une voix.

Le chien s'élance et saute sur le musicien pour l'accueillir.

- Bon sang ! dit-il en le repoussant.

La maîtresse du chien se lève de son banc et s'approche de lui. Le musicien lève la tête et remarque que c'est Nina qui s'avance. L'Anglais caresse tendrement le chien tandis que sa maîtresse s'avance vers eux. Elle s'accroupit et le bouvier bernois s'approche d'elle. Elle s'excuse :

- Je suis désolée... Noé est un chien imprévisible. Je ne pensais pas qu'il viendrait vous sauter au cou.

- Ce n'est rien. Répond-t-il avec un sourire.

Il s'en va ensuite. Lucy ne le suit pas. Elle contemple la bête avec de grands yeux ronds. L'animal le remarque et se met à l'observer alors que Nina retourne s'assoir sur son banc. L'animal et l'adolescente s'observent un long moment. Plus les secondes passent; plus le regard de Noé devient de plus en plus fuyant. L'animal baisse la tête et commence à mettre sa queue entre ses pattes. C'est alors que sa maîtresse l'appelle :

- Noé !

Noé se retourne lentement et se dépêche ensuite de rejoindre sa maîtresse. Lucy le regarde s'éloigner. Elle se met à penser à ces longues journées à l'orphelinat. Un chien qui est presque identique à celui-ci, accompagnait toujours le propriétaire. Il aboyait toujours avec vigueur et terrifiait la plupart des enfants. Il grognait et observait toujours Lucy d'un air mauvais tandis que le propriétaire la dévisageait. Elle pense que c'était horrible de sentir ces regards posés sur elle.

- Wouaf ! Wouaf !

Les aboiements du chien l'interrompt dans ses pensées. Elle reprend ses esprits et s'avance vers l'auberge. Elle pose son misérable manteau sur le portemanteau directement après être rentrée à l'intérieur. Elle pénètre ensuite dans la chambre après avoir traversé le long couloir. Natsu est installé au bureau de la chambre et il étudie le carnet. Il est tellement concentré qu'il n'entend pas Lucy rentrer dans la chambre. Elle s'affaisse et s'allonge sur son lit et regarde le plafond un long moment en pensant à son orphelinat. Une horrible sensation étreint sa poitrine rien qu'en songeant à ses longues années passées à l'orphelinat. Des larmes commencent à perler de ses yeux. Elle les ferme et une image s'impose immédiatement à son esprit. Elle ne peut extraire de son esprit le visage en colère de cette sirène aux cheveux bleus. Plus elle tente de chasser cette vision, plus celle-ci, têtue, revient à la charge. Le visage de la sirène devient de plus en plus déformé et obscène. La vision ne disparaît pas : Lucy s'est assoupie. Le visage de la sirène devient donc de plus en plus hideux. L'image est devenue crue et dégoûtante et elle le reste pendant un moment qui semble être une éternité. C'est le genre d'images que l'on oublie pas ; tellement elle est laide et peu conforme à la réalité.

- Lucy?

Elle ouvre lentement les yeux. Ses longs cheveux blonds sont répandus autour de sa tête comme une auréole.

- Tu avais le sommeil agité... Je pensais qu'il fallait mieux que je te réveille.

De la sueur perle sur son front. Elle plonge son regard dans les yeux de l'Anglais avant de dire:

- Merci beaucoup...

Il esquisse l'ombre d'un sourire avant de retourner s'assoir sur la chaise.

- Tu ne risques de ne pas réussir à dormir correctement, plus tard, si tu dors déjà profondément à midi moins le quart.

Elle ne répond rien. Elle repense à cette vision. Cette sirène est une forme de la bête. Elle en est convaincue.

- Monsieur?

Il lève la tête. Elle ouvre la bouche comme pour dire quelque chose mais elle ne dit rien. Elle n'arrive pas faire sortir des mots de sa bouche. Elle n'arrive pas à dire ce qu'elle pense.

- Non... Rien.

Il fronce les sourcils puis se reconcentre sur le carnet. Elle n'a pas réussi à dire ce qu'elle pense : que la bête réapparaitra ce soir sous la forme d'une sirène aux cheveux bleus.



































- Votre dîner est prêt. Si vous voulez bien vous donner la peine de venir à la salle-à-manger...

La nuit est tombée. Les petites étoiles, qui d'habitude, illuminent la ville, sont cachées par d'énormes nuages noirs.

- Très bien, répond Natsu d'une voix rauque.

L'aubergiste ferme la porte de la chambre. Natsu pose le carnet sur le bureau, s'étire et joint ses mains derrière la tête.

- Aller, marmotte! dit-il ensuite en tournant sa tête vers Lucy. Lève-toi.

Elle s'exécute. Elle se lève lentement de son lit.

- Tu n'as pas assez dormi, la nuit derrière? Tu as passé ta journée à dormir...

Elle ne répond pas. Elle hausse les épaules. Il n'insiste pas et n'évoque pas les nombreux cauchemars qu'elle a fait durant la journée. Ils quittent tous les deux la chambre.

- Vous avez pu trouver des informations dans votre carnet? Demande Lucy pour éviter la gêne d'un silence trop long.

- Oui, répond-t-il presque froidement. Il y avait beaucoup d'informations sur les moyens pour se rendre à Earthland...

La conversation ne continue pas. Ils se dirigent lentement jusqu'à la salle-à-manger. La pièce a, encore aujourd'hui, une ambiance feutrée et luxurieuse.

- Venez manger ! dit Nina en amenant une soupière sur la table.

Les deux anglais s'installent. Ce n'est qu'une fois qu'ils sont installés que Natsu remarque l'air tracassé de Lucy.

L'étoile brûlante.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant