CHAPITRE DIX-NEUF

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Vous pouvez mettre la musique du média. Elle ne correspond pas tant à l'ambiance du chapitre en lui-même, mais plus à l'ambiance du café et aux deux nouveaux personnages introduits dans le chapitre.

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Il est environ midi lorsqu'elle arrive à la ville qui jouxte celle de Birmingham : Smethwick. Un puissant vent frais agite imperceptiblement les branches des arbres nus, chasse les détritus des rues en même temps que les nuages, et fait trembler la pauvre adolescente qui marche avec lenteur dans l'une des rues.

La fatigue et les douleurs nées d'une marche trop longue l'ont obligé à se mettre au pas, en entrecoupant sa marche de petits fragments de trot de plus en plus en courts. Le vent lui pique le nez, et la sensation de froid la transperce, s'insinue dans son cou, et sous son fin manteau. Elle l'oblige à plisser les yeux, à courber l'échine, et à enfoncer le plus profondément possible ses maigres mains dans ses petites poches.

Ses joues brûlent, et les larmes tombent de ses yeux, tant l'air lui fouette la figure. Son esprit ne cesse de proférer tous les jurons qu'elle connaît contre l'Angleterre, contre ce temps, qui est venu en « deux secondes » et qui « aussi merdique et dégueulasse que de la gelée d'anguille. ». L'adolescente n'imagine qu'une chose, à cet instant précis : trouver un lieu où se réchauffer et où poser son séant pendant un moment avant de repartir. Pendant une fraction de seconde, elle laisse son esprit s'égarer et elle s'imagine installée devant une cheminée, avec un verre à vin rempli de Pimm's à la main, et fascinée par les flammes et les germes d'étincelles qui jaillissent quand le bois éclate... Mais une bourrasque de vent glacial la ramène très vite à la réalité. Elle n'est pas près d'une cheminée, au chaud. Elle est dehors, et elle a froid. Comme la réalité est parfois désagréable...

Mais ce retour à notre monde lui a au moins permis de distinguer enfin la devanture du café qui semble à quelques mètres d'elle. Elle ose un maigre sourire. Une banderole verte, sur laquelle il est inscrit « Café FAIRY TAIL ! Nous ACCEPTONS dorénavant les PAYEMENTS PAR CIGARETTES » couvre toute la largeur de la façade et ondule dans le vent... L'adolescente fait alors un énorme effort : elle accélère son pas pour arriver au plus vite dans ce lieu qui est susceptible de réchauffer son corps gelé.

Elle arrive alors très rapidement devant le café. Une affichette comportant le même message que sur la banderole, avec, en dessous, un petit « Nous recherchons une ménagère. » est placardée sur l'une des vitres. La blonde pousse la porte du café et quelques clochettes tintent. Le jeune homme qui est derrière le comptoir tourne alors la tête vers elle.

- Bonjour ! dit-il.

Il y a une trace d'accent dans sa voix, un accent italien.

- Bon...Bonjour, répond-t-elle en bégayant à cause du froid.

Elle referme ensuite vite la porte derrière elle pour éviter qu'un trop long courant d'air frais ne s'infiltre dans le café.

- Qui se non smette di piovere... maugrée-t-il en replaçant derrière son oreille une mèche de ses cheveux châtains.

L'adolescente affiche une expression curieuse. Ça veut dire quoi, ce qu'il vient de prononcer ? pense-t-elle. C'est une insulte ?

- Vous voulez un chocolat chaud pour survivre à ce grand froid, Mademoiselle ? propose-t-il.

- Non, merci, répond-t-elle. J'aimerais simplement m'assoir quelque part pour me réchauffer un petit peu... Si c'est possible...

Il porte la main à son menton et caresse sa barbe naissante du bout des doigts, comme pour montrer qu'il réfléchit.

L'étoile brûlante.Where stories live. Discover now